Premiers pas au Pérou

22 Août: Nous arrivons enfin à nous «arracher» de La Paz, après avoir passé une dernière semaine en compagnie de Nelly, Guy et Yoni, ainsi que Christiane et Serge. Nous reviendrons en Bolivie plus tard après notre boucle au Pérou et en Equateur.

Nous partons très tôt afin d’éviter les embouteillages de la ville, mais El Alto est réveillé, et nous restons coincés dans la circulation dense de cette bourgade Aymara.

Nous choisissons de passer la frontière à Yunguyo, juste après Copacabana, ce qui nous vaut encore une fois un passage de bac assez mouvementé, le vent et les vagues de travers faisant encore des leurs!

L’avance que nous avions pris en partant tôt est perdue juste avant la frontière, la route est bloquée car il y a un grand marché et un concours de fanfare aujourd’hui. 5 fanfares sur la place jouant chacun son morceau de musique, ce qui rend inaudible la moindre mélodie. C’est assez drôle mais fatiguant pour les oreilles, on se demande comment ils font pour s’y retrouver.

Nous sommes donc coincés jusqu’à 14h, entre un bus de touristes et un camion chargé d’oeufs.

Le passage de frontière est laborieux, comme toujours. Un douanier nous demande d’ouvrir l’arrière du camion, et nous fait une fleur en nous laissant tous nos légumes, ceux-ci ne devant pas passer la frontière. Puis il faut faire une déclaration de bonne santé, la grippe porcine fait toujours aussi peur... Ensuite la paperasse prend du temps, taper à un doigt sur l’ordinateur et chercher vainement la marque de notre camion sur celui-ci ne se fait pas en un clin d’oeil, du coup on se retrouve avec un fiat sur le papier de circulation. On n’aime pas bien ça, mais il nous assure que nous n’aurons pas de problème avec la police. On verra bien, de toute façon, pas la peine d’insister, c’est comme ça.

OUF nous y voilà, nous prenons la direction de Chuiquito, une péninsule sur laquelle nous devons retrouver Janni et Lars, nos deux amis Danois que nous avions rencontrés à Fiambala, en Argentine.

Les rives du lac sont très belles, et nous avons toujours un panorama sur la Cordillera Real au loin.

La route est longue, nous ne trouvons pas le bivouac prévu, et décidons d’aller à Puno, où nous savons que Jessica, Nico et Eliot nous y attendent demain matin.

Ces retrouvailles nous font plaisir, mais il fait froid, et nous sommes obligés de manger tous à l’intérieur de la Bestiole. Sur ce, Janni et Lars arrivent aussi, ils ne nous ont pas trouvé à Chuiquito, et ont bien pensé que nous serions ici, à Puno sur le parking d’un bel hôtel.

On est très heureux de se retrouver ici, et nous décidons de visiter Sillustani demain ensemble, Jessi et Nico, eux, avancerons sur la vallée de Colca.

23 Août: Nous partons à Sillustani, un site archéologique funéraire, où on peut voir des Chullpas, tours dans lesquelles des familles entières étaient enterrées, avec tous leurs effets personnels ainsi que de la nourriture en abondance pour tenir assez longtemps pour le grand voyage, comme les Egyptiens.

Les tours ne sont pas entièrement restaurées, les archéologues se creusent encore la tête pour assembler le puzzle des pierres tombées.

Le site est magnifiquement situé, au bord d’un petit lac paisible.

Etant architecte, Lars est très intéressé par l'énigme de ces tours funéraires, nous pouvons voir la façon dont les Q’olla, la tribu guerrière à l’origine de ces tombeaux, montaient les blocs à l’aide de rampes faites de cailloux. Toutes les entrées sont orientées à l’Est, et devaient être scellées après l’enterrement. Evidemment, elles sont maintenant vides...

Certaines étaient ornées de bas-reliefs, érodés à présent, seul un lézard subsiste. On peut distinguer le rang social des personnes à qui étaient destinées ces tours, certaines sont faites de gros blocs de pierres taillées et finement assemblées, d’autres ne sont que des pierres brutes, pour certaines maintenant ornées par les oiseaux qui y ont construit leurs nids avec de l’argile.

Nous profitons de ce bel endroit, il n’y a pas de vent pour une fois, il fait chaud et nous pensons y rester la nuit. Les gardiens nous conseillent de stationner près du musée que nous allons visiter après un petit repas dans le van de Janni et Lars. Celui-ci intriguent les Péruviens du coin, ils nous demandent une petite visite de nos véhicules et sont enchantés. Cela nous rappelle les Argentins, toujours disposés à discuter et à nous questionner sur notre voyage. Le contact était plus difficile en Bolivie, les gens étant plus timides et distants.

Nous allons donc visiter ce petit musée dans lequel on peut voir des objets trouvés dans les Chullpas, ainsi que deux momies.

Prodencio, le gardien, nous invite à nous garer devant, sur l’herbe, et nous sommes au poil pour un petit bivouac tranquille.

Prodencio nous fait une visite guidée du petit musée, et est aussi berger à ses heures.

Intrigué par notre voyage, il reste parmi nous, et nous lui proposons de dîner dans le van, cela lui fait drôlement plaisir car il n’a jamais mangé dans un camping car. Janni nous prépare un plat indien, c’est pour lui la première fois, et il aime ça.

24 Août: Janni nous fait un petit déjeuné complet, elle est un vrai ange. Dire au revoir à Janni et Lars est difficile, nous ne prenons pas le même chemin à notre grand regret, mais on est sûr de se retrouver un de ces quatre. Ils sont toujours de bonne humeur, comme sur ces photos au moment du départ.