we love Caceres

7 Août: Pour remercier Sandro et sa famille, nous lui proposons de les inviter tous les trois au restaurant, nous lui laissons le soin de choisir l’endroit. En attendant l’heure du repas, nous allons nous baigner et faire des photos des animaux du fleuve.

Nous suivons un groupe de loutres géantes, 1,30 de long, une espèce en voie d’extinction. Elle nagent en groupe de 6 à 8 individus et sont de terribles prédateurs. Elles sont appelées Jaguar d’eau ici!

Il y a aussi le très gracieux grand héron maguari, (ardea cocoi) qui aime faire sécher ses ailes au soleil.

Tout comme le biguatinga, (anhinga anihinga) l’oiseau serpent.

Ou comme le Thille, (Tarzanus crononotus).

Sandro Sueli et Diego ont choisi un restaurant qui n’en est pas un comme nous l’imaginions. C’est encore mieux! Nous allons dans un fazenda, la Jacobina, une propriété séculaire qui ouvre le week end au public et propose un buffet varié et délicieux de cuisine typiquement Brésilienne.

Mais le meilleur reste le cadre, un cours d’eau clair et des petites piscines naturelles qui sont à la disposition des clients, des animaux en liberté, des arbres majestueux, notamment un figuier maudit qui a plus de deux cents ans.

En voulant leur faire plaisir à partager un bon repas avec nous, c’est encore Sandro et sa famille qui nous comblent en ayant choisi cet endroit que nous n’aurions pas connu sans eux.

Nous rentrons en fin de journée, et à la nuit tombée, vers 11 h, nous nous retrouvons nez à nez avec de petits primates pas très farouches. Ils sont au dessus du 4x4 des gones et nous observent. On dirait des lémuriens, ils ne doivent pas dépasser les 25 cm ni le kilo. Leur queue n’est pas préhensile comme celle des singes mais ils n’en n’ont pas besoin eu égard à leur agilité et légèreté.

Nous leur offrons des bananes et c’est la fête! L’un d’entre eux vient la manger directement dans la main de Thillou, un autre la prend des mains et va la grignoter dans son coin. Les trois autres dont un petit sont plus timides et attendent que les plus hardis partagent le butin avec eux. Ils se laissent photographier facilement et je peux vous dire qu’on en profite.

Nous avons fait des recherches sur internet pour savoir à qui nous avons affaire, car ici personne n’a jamais vu cette espèce.

Ce sont des Douroucoulis d’Azara, un primate nocturne du genre aotus (sans oreille) réparti géographiquement entre le sud de la Bolivie, le Nord de l’Argentine et le Paraguay.

Nous sommes assez loin de ces régions ce qui laisse à penser qu’ils ont migré récemment.

Entre chaque bouchée ils font de petits bruits de gorge en guirlande comme les chats, certains couinent comme des petites souris, d’autres font des sons variés qui s’apparentent plus à des sifflements d’oiseaux. Ceci grâce à une petite poche gonflable sur la gorge qui ne se voit pas et qui permet ces vocalises.

Ils finissent par disparaitre tous en même temps en un éclair laissant derrière eux tomber les feuilles mortes de la cime des arbres.

On espère qu’ils reviendront car là, nous avons vraiment eu l’impression de passer un moment privilégié.

8 Août: Caceres a la particularité de se trouver en périphérie d’une nature très généreuse, et où chacun respecte la vie de l’autre. Les humains cohabitent donc avec une multitude de mammifères, de reptiles,  et d’insectes. Il y a un sentier qui longe le fleuve où nous pouvons encore observer tout ce petit monde.

Aujourd’hui je complète ma collection de nid de guêpes et d’abeilles. Chaque espèce a son style d’architecture et les habitations sont très structurées.

Je ne vous les mets pas toutes car les hyménoptères sont des insectes très créatifs en matière de logement, il y a des variantes en papier peint, selon les essences de bois utilisées mâchées et mélangées à la salive, du moucheté, des petits pois, des rayures...

l’architecture intérieure est aussi surprenante, des étages, des couloirs, une optimisation de l’espace sans aucune perte grâce à la juxtaposition des alvéoles hexagonaux, bref, de vrais artistes!

Sandro vient nous chercher dans la soirée pour honorer l’invitation de son oncle et de sa famille qui ont préparé les poissons de la pêche du matin. Du pacu grillé ou frit, au choix accompagné d’ignames, de riz et de salade.

Des sourires, du mime, de la bonne humeur quelques bières et hop, on parle couramment portugais!

Cette famille est si chaleureuse qu’on parvient à passer une vraiment super soirée avec de bonnes tranches de rigolade sans n’avoir pu faire sortir autre chose que de l’espagnol en arrangeant un peu les fin de mots avec des «ou», des «aon», des «ch». On en a presque honte mais ça fonctionne pas mal finalement.

Les petites Manu et Cécilia sont des apprenties pirates qui ont attaqué mon Doudou tombé sous leur charme. Et réciproquement, elles ne l’ont pas lâché de la soirée. Et des bisous par-ci, et des câlins par là...

Tant que c’est cette tranche d’âge qui l’occupe, je suis tranquille, car ici au Brésil:

JE N’AI PLUS AUCUNE CHANCE!!!!

Nous rentrons «à la maison» avec des crampes aux zygomatiques, en fait, depuis que nous sommes là, on a l’impression de faire de la tétanie des pommettes, il va falloir penser à installer un filtre devant nos bouches pour éviter d’avaler des moucherons.

Pour notre plus grand plaisir, nos petits Douroucoulis sont au rendez-vous. Ils nous guettaient certainement car les voilà tous 5 minutes après notre retour. Et c’est reparti pour une frénésie photographique. Si un jour je vend mon appareil photo, je ne vous conseille pas de l’acheter, il aura fait sûrement trop de photos! Aujourd’hui, j’en suis à 21379 clichés depuis le début du voyage, alors vive le numérique pas vrai?

Il n’y a pas que les Doudous au rendez-vous, on croise aussi le chemin de la mygale velue!

11 Août: Sandro organise une sortie bateau sur le fleuve. Nous faisons la connaissance de Zoroastro, un critique gastronomique Brésilien dont le travail est de faire le tour du pays afin de goûter les plats typiques des différentes régions, de les prendre en photo pour une revue spécialisée. En plus, il parle très bien anglais, ça fait du bien. Pour une fois, on comprend tout!

Une promenade qui nous permet d’approcher d’un peu plus près les habitants du fleuve, les oiseaux, les alligators (jacarés), les iguanes (sinimbus).

Nous prenons un bon repas de poisson dans un resto sur le bord du fleuve. Si si je vous jure, on a aussi mangé!

Ce n’est qu’au retour qu’on aperçoit nos premiers jacarés, d’assez beaux morceaux d’ailleurs, un Tuiuiu dans son nid haut perché, et de beaux iguanes,

grands comme ça!

Nous avons encore passé une journée formidable. Nous rentrons au bercail mais notre pilote nous propose une ultime virée au coucher du soleil. C’était rapide mais nous avons eu le temps de voir des macaques sur la berge.

Encore un grand merci à Sandro et à l’équipe du SEMATUR (secrétariat de l’environnement et du tourisme) de nous avoir offert de participer à cette balade.

Afin d’approcher nos doudous de plus près, nous avons placé les bananes sur la malle devant notre chambre de toit. Je me suis fait un ami qui en mange une entière dans ma main. C’est toujours le même. Les autres sont toujours aussi craintifs et ne s’approchent que si je pose la banane sur la malle.

Par contre ces coquins ont pris leurs aises et reviennent à 4 h du matin faire la bamboula sur le toit du camion pour finir les restes. Derrière notre moustiquaire, ils ne nous voient pas et on les observe encore jusqu’à ce qu’on tombe de sommeil.

12 Août: Bon, une journée comme une autre, quelques rafraichissements à la Lanchonette, notre QG où on s’est fait pour le coup un nouvel ami, courses de bananes pour nos doudous ce soir, balade en ville, eau de coco, glace à l’ananas, plage et baignade, coucher de soleil... bon ok d’accord, ça va j’arrête!