D’El Central à Arequipa

Après 7 heures de piste, nous voilà de retour en basse altitude, dans la verdure d’un camping chez des amateurs de tauromachie et de rafting. Mauro nous accueille sur son terrain et nous dit que camper est gratuit si nous consommons. Pas de problème, nous sommes des consommateurs. Mauro est très sympa, il nous laisse la clé d’une de ses habitations afin que nous ayons la douche chaude. Nous apprécions, et pensons bien rester ici quelques jours.

Mauro nous fait goûter toutes sortes d’alcools fait maison, nous raconte ses exploits de toréador, nous fait même des démonstrations.

L’ambiance se détend, on dévore des plats énormes et bien cuisinés chacun, à base de truites ou crevettes, c’est la spécialité du coin.

8 et 9 Septembre: On se repose, on fait la sieste et on re-nettoie nos véhicules tous déglingués et poussiéreux après cette longue route.

10 Septembre: Après une soirée à nous parler de rafting, Mauro nous fait envie d’essayer, alors ce matin, nous partons avec Paul, le fils de Mauro, et Lise, sa belle fille. Celle-ci sera la première nounou d’Eliot. Il passera toute la matinée avec elle et Mauro puisque nous serons pendant 3 heures sur la rivière Majes, rapides niveau III et IV. 

Thille et moi n’en avons jamais fait.

Mauro va nous suivre en camionnette le long du torrent avec Lise et Eliot. Il prendra des photos de nous dans les rapides.

Paul nous explique ce qu’il faut faire à ses ordres, il va crier ADELANTE!!!, ou bien ATRAS!!! et nous devrons réagir vite et fort.

Les premiers rapides sont de niveau IV, c’est impressionnant et super drôle, sauf que les rames en bois qui sont si lourdes nous détruisent les épaules. Jess et moi n’arrivons plus au bout d’un moment à les sortir de l’eau!

Tout se passe bien, ma crainte d’aller au bouillon se dissipe, Paul a une puissance dans les bras telle qu’il dirige le bateau comme il veut. On s’éclate, je vois le paysage en CinémaScope car mon casque est bien sûr trop grand, mais le spectacle de cette belle rivière au beau milieu du désert nous enchante.

Les rapides mollissent et l’heure et demie restante nous paraît un peu longue.

ATRAAAAAS!!!!!!!!

On rentre après midi avec une faim de loup, on se fait un énorme plat de pâte et une bonne sieste.

Demain nous quitterons l’endroit pour rallier Arequipa.

11 Septembre: ça y est, nous allons retrouver la ville après tout se temps dans les campagnes, se connecter sur internet pour donner des nouvelles. Mais avant cela, il y a un endroit interressant à visiter qui se trouve sur notre chemin, c’est le site des pétroglyphes de toro muerto, un désert parsemé de milliers de pierres ponces gravées par des hommes il y a eniron 1200 ans. Apparemment personne ne sait très bien qui a fait tous ces dessins, les archéologues les attribuent aux Huari.

Le site est très grand, il faut deux heures de marche dans le sable au soleil pour faire à peu près le tour. Presque toutes les pierres sont gravées, les dessins représentent toutes sortes d’animaux dans un style un peu naïf mais très esthétique. On peut voir que plusieurs personnes au style différent y ont mit leur touche. Camélidés, félins, serpents, oiseaux et humains en train de danser. Tous les humains représentés portent un masque, on les bras en l’air et les jambes en mouvement. Les lignes en zig-zag représenteraient l’eau.

Les hommes masqués sont peut être des chamans, ils dansent peut être pour demander aux dieux de l’eau... Ou venaient-ils ici représenter leurs visions après avoir participé à des cérémonies chamaniques... on peut imaginer tout un tas de choses.

Il n’est pas tard, et nous sommes à 3 heures d’Arequipa, nous allons rouler sur de l’asphalte, ça nous changera un peu.

Nous savons où nous poser grace au lien qu’il y a entre voyageurs afin de séjourner en ville sans être inquiets pour notre camion. Un hôtel nous offre sa pelouse et des sanitaires à dix minutes à pied du quartier historique.