SUMAMPA


Lundi 30 Mars 09: Nous partons de Ceres le coeur lourd, nous ne parlons pas beaucoup dans le camion.
La route n’est que terre, ornières et poussière. C’est comme du talc, ça s’infiltre de partout et la chaleur aidant, elle se colle sur la peau. Il fait 45° aujourd’hui. La route est belle, sauvage, nous ne croisons pratiquement personne à part des vaches, des chevaux, des biquettes, des oiseaux de toutes sortes dont des flamands roses, des oies sauvages aux pattes rouges, des rapaces, des grenouilles et des mosquitos... Les animaux sont en liberté ou presque, les enclos n’étant pas bien étanches, les chevaux et les vaches viennent brouter sur le bord de la route et la traversent sans prévenir. Ne pas conduire de nuit!
Le paysage change doucement, il y a de plus en plus de cactées, puis devient totalement différent, tout ce qui est fait de chlorophylle est paré d’épines à présent, que ce soit les arbres, les arbustes, cactus, ou plantes. Tout pique et marcher avec nos crocs devient dangereux, les épines sur les branches n’ont aucun mal à atteindre la plante de nos pieds!
Nous arrivons par hasard dans le petit village de Sumampa. Un panneau sur un arbre indique douches et toilettes. Il n’en fallait pas plus pour que l’on s’arrête. Nous demandons à l’homme assis là si c’est possible de se doucher et surtout s’il y a un kiosco ouvert pour acheter à boire frais. Cet endroit est prévu justement pour les voyageurs de passage. Ce village est connu des pèlerins, c’est une étape refuge, un peu comme il y a sur le chemin de Compostelle. 
Le kiosco étant fermé, la chérie de cet homme vient spontanément nous offrir de l’eau fraîche ainsi que des glaçons. Encore une preuve de l’hospitalité Argentine.
La douche est bonne, et pas froide puisqu’il fait toujours aussi chaud dehors. 
Nous attendons l’ouverture du kiosco pour leur offrir à boire à notre tour. Du coup, ils nous invitent à manger ce soir.

Cela a bien fait rire Léo de voir Pancho se faire couper les tifs, môsieur fait venir son coiffeur personnel de France!!!

Ce village est vraiment calme, nous demandons s’il est possible de rester là pour la nuit, la réponse est oui, le temps que nous voulons. C’est mille fois mieux qu’au camping, pas de bruit, les douches sont devant, rudimentaires, l’eau coule bien, c’est parfais. Nous avons pour voisins quelques poules à la belle vie, des petits chiens, des chevaux et des gens sympas. Il y a un petit troupeau de vaches qui passe de temps en temps, elles sont seules, elles vont au point d’eau un peu plus loin, puis elles retournent dans les prés. Elles sont autonomes et ça nous amuse de les voir faire leur petit tour.

Les chevaux sont en totale liberté également, ainsi que quelques gros cochons qui se font harceler par les chiens lorsqu’ils se promènent un peu trop loin.

Nous mangeons donc ensemble ce soir, Léo, Paola, Pepe et Pancho.

Léo nous propose de rester jusqu’à jeudi car il fête ses 34 ans ici en petit comité. Nous acceptons car ils sont vraiment adorables et Thille les fait beaucoup rigoler. Ses mimes plus son français espagniolisé avec des os et as à la fin de chaque mot les fait crouler de rire.

1er Avril 2009: Les pistes et le paysage sont une vraie invitation à faire du VTT, c’est sauvage, il fait chaud, il y a plein d’animaux partout, c’est le rêve. Nous faisons un grand tour pour explorer les lieux.

Ce soir le petit resto bar organise un repas pour le voisinage contre 15 pesos, un cochon de lait au feu de bois. Nous acceptons bien sûr, je ne l’ai pas vu vivant, alors...Je vais goûter. C’est fameux, la peau est croquante et savoureuse, la chair est tendre, et nous pensons beaucoup à nos amis en France qui aurait adoré ça! Pas vrai Philippe et Alain?

Je sais, on ne parle que de bouffe, mais c’est l’activité préférée des Argentins, alors on participe.

Sumampa est un village en deux parties. Dans Sumampa vieux village, là où nous sommes, il n’y a que 16 familles, et la petite église qui date de 1630, nuestra senora de consolation donne à ce pueblito une valeur historique. Une grande fête religieuse est organisée au mois de Novembre durant 3 jours, le 20, 21, 22. Plus de 4000 personnes débarquent pour la fiesta, c’est pourquoi il y a ces douches plus d’autres toutes neuves fermées pour le moment.

La deuxième partie de ce village est Sumampa nouveau village, à 3,5 km du vieux.

C’est très petit mais on y trouve tout, sauf une borne wifi. C’est tout petit, 5 quadras tout au plus, il y a un collège, on voit les enfants revenir de l’école tous en uniforme, il y a une fontaine sur la place, c’est vraiment paisible et les habitants sont surpris d’y trouver 2 français.

Nous passons l'après-midi à se balader à vélo et à prendre des photos. Il y a un seminario abandonné où coule une source qui alimente un bassin. Les animaux connaissent cet endroit et vont s’y abreuver. 4 crevaisons plus tard, on arrête le hors piste. Les épineux sont en force ici.

Doudou fera encore une petite coupe de cheveux, Pancho en avait bien besoin!!!

Pour ceux qui aiment la botanique, voilà quelques photos des spécimens épineux du coin. Il y en a tant!

ça vous change un peu des photos de viande grillée!

2 Avril 2009: Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Leo, Pépé et Pancho font donc le feu pour l‘agneau qu’ils ont préparé la veille en le badigeonnant avec la sauce chimi churri, ail et épices. Une nuit de macération donne à la viande une saveur exquise. Quelques amis viennent, dont un qui joue de la guitare, on nous demande de chanter en français, et on a l’air bien bête car nous ne sommes pas capables de nous souvenir d’une seule chanson en entier. Pas comme eux, ils en connaissent à la pelle! Merci à tous pour cette bonne journée.

3 Avril 2009: Aujourd’hui c’est journée ménage, rangement, bricolage des vélos qui ont bien souffert ici entre le sable et les cactus. Un homme passe en camionnette et vend ses poules pondeuses aux gens du coin. Il s’arrête pour discuter avec nous et nous donne 10 gros oeufs encore tous chauds! Il nous a demandé si nous avions des poules en France. Des fois on nous demande si nous avons des poissons aussi!

Nous avons des nouvelles voisines qui nous amènent des mouches en pagaille. Thille en avalera 3! Hummm. Il ne parle plus depuis! Comme toutes les bêtes ici, elles se promènent seules.

Nous nous préparons à partir un peu plus au Nord, nous sommes heureux de pouvoir traîner un peu dans des coins tranquilles comme ici, et en même temps, on a envie d’être partout ailleurs à la fois. Nous avons hâte de rencontrer les habitants du Noroeste Argentin (NOA) ainsi que ses fabuleux paysages dont nous parlent toutes les personnes à qui nous donnons notre itinéraire.

Quelques photos des banos y duchas dans la page info avec coordonnées GPS.