Puis le Thille trouve que l’embrayage est un peu mou parfois. Nous ne pouvons rien faire maintenant, alors nous continuons, décidons de prendre la piste qui mène à l’asphalte, nous éloignant de notre but, mais pas d’autre solution possible. Un panneau indique Pisco, 250km. Nous prenons cette piste. Mais l’embrayage est vraiment mou, puis d’un coup, plus rien. Hum. Nous sommes à 4800, trois maisons et les montagnes. Nous nous arrêtons sur le terrain vague qui sert de place, et le verdict est mauvais. Plus d’huile dans le système hydraulique d’embrayage. La série noire continue, pas où nous le souhaiterions. Nous purgeons le système, remettons de l’huile, et trois heures plus tard, nous retentons de rouler. Mais au bout de 40 km, toute l’huile est de nouveau partie. Nous arrivons à ce moment là à la route asphaltée qui part soit à l’Est vers Ayacucho,où nous souhaitions aller, soit à l’Ouest vers Pisco. Il n’y a plus rien à faire pour aujourd’hui, et il pleut.
Un policier vient taper la causette, boire un coup avec nous, et nous annonce qu’il vient de se produire un accident grave sur la route d’Ayacucho, un éboulement vient de faire neuf morts. Alors là on relativise, et on se dit que la panne nous a sauvé car nous devions être, sans cette panne, sur cette route, à cette heure-ci.
Nous aurions été soit coincés des lustres, soit écrabouillés.
Nous sommes dépités, et nous nous réfugions dans un boui-boui pour manger chaud et regarder des séries débiles à la télévision, ne sachant quoi faire, puisqu’il n’y a pas de dépanneuse ici.
La nuit porte conseil dit-on.
17 Décembre: Après une nuit tourmentée, nous décidons d’aller à Lima en passant les vitesses «à l’arrache» car nous pensons que s’il faut trouver des pièces, il n’y a qu’ici que nous les trouverions. Tant pis pour les km en plus. Nous roulerons en seconde sans changer les rapports. Puis en troisième en descente, et ce, pendant 400 km. Arrivés à Lima vers 18h, nous sommes obligés d’attendre plus de minuit sur le bord de la panaméricaine pour que la circulation s’évanouisse un peu.
Nous arrivons à l’hôtel épuisés, stressés mais heureux d’être arrivés là.
18 Décembre: Démontage: c’est le piston du maître cylindre d’embrayage secondaire qui est usé. Nous faisons la connaissance de Suzanne et André, des Québécois adorable qui seront d’un grand soutien.
Du 19 au 22 Décembre: Nous sommes allés voir le mécano qui nous avait fait les changements de joints en Octobre, il s’est chargé de la mission et a fait usiner la pièce.
23 Décembre: Montage, tout a l’air de bien fonctionner. Nous croisons les doigts pour la suite. Nous passerons le réveillon de Noël avec Stéphane, notre ami qui avait gardé notre camion à Lima pendant notre escapade Martiniquaise. Finalement, cette panne nous permet de revoir des amis et de faire des connaissances, même par internet, du coup nous en profitons pour remercier toutes les personnes qui se sont préoccupés de notre problème en nous envoyant des messages solidaire afin de nous aider à trouver des solutions. Il y a du bon dans toute chose.