De Huacachina à Lima

21 Septembre: Nous pensons aller à Ica, mais la ville ne nous séduit guère, lors d’un contrôle de police à l’entrée, (une fois n’est pas coutume) le policier nous dit de faire très attention, il y a beaucoup de problèmes. Bon, on va directement à l’oasis de Huacachina qui se trouve à 5 km de là, c’est sûrement plus tranquille.

En effet, c’est tranquille, et minuscule! Nous sommes en plein désert de dunes, une petite lagune d’eau douce à permis la construction de plusieurs infrastructures hôtelières et autres activités touristiques.

Ici, les gens pratiquent le sand board et le buggy dans les dunes.

Voyant les grimpettes à se taper pour arriver au haut des dunes, (toujours traumatisées de la montée du Hayna Potosi peut être!) et ne sachant pas «sand boarder», nous y renonçons et préférons profiter de la piscine qu’un hôtel nous laisse utiliser ainsi que les douches et toilettes pour 5 soles. Il fait très chaud, alors on flemme, on trempe, et on sait ou passer la nuit en sécurité.

L’endroit est mignon, on mange de bons ceviches (poisson cru au citron) mais si on ne fait pas de sand board, à part cramer au soleil, il n’y a rien à faire, nous passons une nuit calme.

22 Septembre: Nous quittons Huacachina pour aller à Pisco, et quelle est notre surprise à notre arrivée dans cette ville!

En effet, Pisco à donné son nom au très célèbre alcool de raisin. De ce fait, nous pensions y trouver de nombreuses vignes et bodegas, une ville prospère et jolie... et nous nous retrouvons dans une ville défoncée, à moitié en travaux, à moitié en démolition, même le clocher de la cathédrale s’écroule, bref, une sensation de ville en pleine guerre. On dirait Beyrouth. Nous y voyons aussi beaucoup de misère, bien plus que partout où nous sommes allés ailleurs.

Comme quoi on peut se faire des idées sur un lieu sans le connaître juste à cause de son nom.

Nous allons quand même au marché de San André, un petit village à 10 bornes de là pour acheter poissons et coquilles St Jacques à prix si dérisoire qu’on en a pour plusieurs jours à les manger! Les vendeurs sont sympa, ils nous rajoutent toujours une poignée de filets de poissons ou coquillages après les avoir payés.

Chose faite, nous déguerpissons et allons à la péninsule de Paracas, une réserve naturelle qui, nous espérons, sera plus propre que le bord de l’océan jusqu’à présent!

Nous arrivons au village de Paracas, un endroit très touristique où l’on ne trouve que des restaurants, boutiques d’artisanat que nous voyons partout, et racoleurs qui nous harcèlent presque pour que l’on fasse la promenade en bateau jusqu’aux îles Ballestras. Nous ne sommes pas branchés, à l’office du tourisme on nous dit que ce n’est pas la pleine saison pour voir les pingouins et autres lions de mer.

Nous en avons déjà vu au Chili, et se taper 3 heures de bateau à moteur avec un gros gilet de sauvetage sur le dos ne nous fait pas vibrer.

Nous irons voir les oiseaux dans la réserve même avec le camion.

Des gars en train de faire du kite surf nous indique la piste pour se rendre à l’entrée de la réserve, nous traversons une zone sableuse et à dix mètres de l’asphalte, nous nous retrouvons bloqués dans le sable. Pas de problème, avec notre camion, nous nous en sortons toujours sans soucis. On enclenche les ponts arrières puis le pont avant... qui ne s’enclenche pas. Impossible de le faire fonctionner. Les roues arrières patinent et creusent le sable. Nous n’arrivons plus à sortir de notre trou!

Le châssis du camion se retrouve posé sur le sable et nous sortons la pelle. C’est la galère, rien n’y fait!

Un des gars qui faisait du kite surf nous rejoint avec son 4x4, il nous a entendu essayant de nous dégager. Il essaye de nous tirer de là mais vu le poids du camion, il n’y arrive pas. Deux autres arrivent en quad avec des pelles, tout le monde s’y met. Pas moyen. Un autre 4x4 arrive et essaye à son tour, il manque de s’ensabler aussi, on le pousse. Une voiture passe, comme une nuée de moustiques au moins 10 mecs en sortent avec planches de bois et cales et viennent à la rescousse. On se demande d’où ils sortent, mais visiblement sont équipés pour aider les gens dans notre situation et savent qu’ils peuvent se faire un peu d’argent comme ça. L’aide ici n’est pas toujours gratuite!

Je n’ai pas pris de photos de tout ce monde autour du camion... et oui, j’étais occupé à tenir une pelle!

Mais c’était comique, deux 4x4 attachés à notre crochet avant en train de nous tirer pendant que 13 bonhommes et moi à creuser et pousser en soulevant l’arrière... OUUHHH LA HONTE!!!!!! Un truc à 6 roues qui s’ensable, ça les a bien fait marrer.

Nous en sortons au bout de deux heures de force avec pas mal de soles en moins, beaucoup de sable dans la bouche et dans les cheveux, et un soucis, pourquoi le pont avant ne s’est il pas enclenché?

La péninsule est très belle, très sauvage, très propre. En plus nous avons du soleil, ce qui est rare au bord de l’océan ici en ce moment.

Nous trouvons cet endroit parfais pour un campement, mais le vent souffle très fort et nous empêche d’ouvrir les portes arrière face à la mer, nous cherchons d’autres coins en empruntant les pistes tout en serrant les fesses de ne pas se retrouver dans la même situation que tout à l’heure, mais ça va, le sable est dur!

Nous allons jeter un oeil au mini port de Lagunilla, mais si tôt arrivés, les 3 serveurs des 3 restaurants se trouvant là nous accostent et nous invitent avec beaucoup d’ insistance à venir manger ou boire dans leur établissement. Les 3 se disputent presque alors que nous n’avons pas l’intention de manger là et ne nous lâchent pas. Nous grimpons en haut de la colline pour prendre des photos et passons par derrière au retour pour ne pas à nouveau générer ce genre de comportement qui nous déplaît.

Nous arrivons quand même entre ces «abordages» à observer les pêcheurs, ils ramènent des sacs énormes de crabes qu’ils chargent à l’arrière de leur voiture.

Puis nous marchons sur la plage et découvrons avec étonnement de nombreux cadavres d’otaries et lions de mer, tous petits pour certains. Nous pensons que certains se prennent dans les filets et se noient, puis sont rejetés par les pêcheurs. Enfin, nous supposons.

Finalement, nous trouvons une crique plus abritée nommée la plage de la mine. L’endroit est parfais pour un bivouac, les oiseaux (pélicans, fous, mouettes...) font du rase motte et nous les envions de pouvoir plonger comme ils le font sans se cailler les miches!

Nous faisons une petite visite de la plage et des mines, quelques galeries sont creusées dans la roche et leur entrées sont transformées en champs de crottes humaines. Nous ne nous engageons pas trop profondément, il y a des dizaines de galeries sombres et profondes.

Après notre exploration des lieux, Thille, inquiet, regarde sous le camion pour tenter de trouver d’où vient notre problème. Une pierre à dû taper le maître cylindre de pont et toute l’huile s’est débinée. La vis est un peu tordue, mais la panne n’est pas grave. Il nous faut quand même rapidement acheter de l’huile. De plus, les joints spies des 4 roues arrières fuient aussi, nous pensons que cela vient de la différence de pression entre le niveau de la mer et les hautes altitudes dans lesquelles nous avons séjourné.

Il nous faut quand même trouver un bon garage à Lima pour arranger tout ça.

23 Septembre:  Nous ne sommes plus très loin de Lima, nous faisons la route d’une traite, et trouvons l’hôtel qui va nous servir de camping assez facilement.

La conduite à Lima est compliquée, les véhicules ne respectent aucun code, se mettent à droite pour tourner à gauche, doublent à droite, coupent la route, klaxonnent pour rien, mais nous y arrivons sans bobo mais avec quelques bonnes doses d’adrénaline.

24 Septembre: Bien calés au fond de la petite cour de l’hôtel, Thille démonte les roues pour voir s’il peut changer les joints lui même, mais il faut des outils spéciaux que nous n’avons pas. Inquiets, nous faisons appel à nos connaissances françaises pour avoir de l’aide concernant cette réparation. Ceux ci nous rassurent quant à la facilité de cette réparation, et que les pièces dont nous avons besoin sont standards. Au passage, un grand merci à Jean-Paul, un passionné de pinzgauer qui les connaît sur le bout des doigts, Jean-Michel et Maryse qui nous ont vendu l’engin. http://www.pinzgauer-fr.com/

HUMMM, une bonne journée en salopette à baigner dans l’huile, sympa, le Thille est aux anges!!!!

La mission de demain, trouver un bon garage.

25 Septembre: Nous trouvons facilement un garage proche de l’hôtel en questionnant un peu les gens autour de nous.

Les mécaniciens se déplacent et viennent voir notre problème sur place afin de décider oui ou non ils seraient capable de réparer notre truc!

Le verdict est bon, il nous le prennent tout de suite. Nous y allons, ils nous font la place et attaquent le travail aussitôt. Malheureusement nous sommes vendredi, ce qui fait perdre du temps sur les réparations à cause du week-end, nous sommes donc sans abris pour 3 jours. Les hôtels bons marchés se trouvent facilement, et c’est dans un petit hôtel près du garage que nous trouvons refuge.

Nous y faisons une cure de télé en version originale, anglaise ou espagnole, parfais pour réviser!

Du 26 au 28 Septembre: Nous faisons des balades en ville et sommes surpris par l’architecture coloniale magnifique du centre. Nous marchons dans plusieurs quartiers dont le quartier chinois et trouvons tous les produits chinois que nous aimons, les marchés sont garnis de fruits et légumes délicieux, nous trouvons même du gruyère Suisse Péruvien vraiment bon, ainsi que des fraises à 50 Cts le kilo! Autant dire qu’on en profite!

Cet après-midi nous rentrons avec notre Bestiole toute réparée, les mécaniciens ont l’air d’avoir fait du bon boulot, nous sommes rassurés et en rentrant, nous avons la bonne surprise de voir la famille Parcé garée dans le parking, c’est donc apéro et bon repas préparé par Appoline et Thierry. Nous arrivons à les convaincre de rester une journée de plus pour que l’on fasse la visite de la ville ensemble avec le bus panoramique «traîne-couillons». C’est une manière efficace pour repérer les quartiers que nous aurons envie de visiter à pieds plus tard.

29 Septembre: Promenade à Miraflores avec les Parcé, en attendant notre super sortie, le bus panoramique! Nous sommes seuls, avec 3 touristes Péruviens, et pouvons alors faire les andouilles sur le toit du bus. Enfin, pas nous, hein, vous nous connaissez, les Parcé bien sûr :-)!

Nous passons un bon moment ensemble comme d’habitude, et nous trouvons ce moyen de visiter la ville de nuit très bien, on se fait trimballer, on peut profiter de la ville et ses lumières sans s’enquiquiner à conduire, et en 3 heures, on fait le tour des principaux centres d’intérêts de Lima. Avec même un petit arrêt au Sheraton pour un en-cas comprit dans le tour.

Nous ne faisons pas l’apéro ce soir, très sage, Thierry pense aux dix heures de route qu’ils vont faire demain pour rallier Trujillo. Nous nous quittons en espérant se revoir avant leur départ dans un peu plus d’un mois pour l’Australie avec Gulli, leur camping car. Humm, on aimerait bien les suivre, mais il y a encore trop à faire sur ce continent!

Du 1er au 15 Octobre, nous restons à Lima en attendant notre avion pour Fort de France. Une partie de la famille Thille y rejoint une des filles et ses enfants qui y vivent, ce sera l’occasion de se retrouver après plusieurs mois sans se voir.

Etant scotchés ici, nous voyons passer un défilé de voyageurs motorisés, comme Christiane et Serge que nous n’arrivons pas à semer, qui nous retrouvent toujours et avec qui nous explorons le quartier chinois et surtout une bonne exploration de la nourriture chino-péruvienne. Par contre, fait étrange, nous n’avons pas vu de Chinois!

Nous faisons la connaissance de de Stéphane, anja son amoureuse et Cosma sa fille. Stéphane travaille pour une agence de voyage d’aventure française basée à Lima, Terra Andina. Nous sortons ensemble le soir et testons grâce à eux à la vie nocturne des quartiers animés de la ville.

Agathe, la gérante de l’agence,  à la gentillesse de nous permettre de stationner en toute sécurité notre Bestiole, par le biais de notre amitié avec Stéphane. Nous les remercions de tout coeur au passage pour leur aide. Nous serons donc sereins lors de notre escapade Martiniquaise.

Le temps passe finalement vite, et le jour de notre départ pour la mer des Antilles arrive enfin.

Mais avant, quelques photos de Lima, sous le ciel bleu!!! c’est tellement rare que je suis obligée de les mettre sur le site:

Bon, c’est un peu résumé, mais nous avons vraiment hâte de tremper nos fesses dans la mer, et de voir la famille, alors hop, au prochain carnet de voyage, Madinina et ses chaudes couleurs.

Cosma n’a pas la langue dans sa poche, et pour cause, elle en parle 3! Et oui, maman Suisse et papa Péruvien, elle jongle avec l’Espagnol, l’Allemand et l’Anglais avec aisance. En plus, elle apprend le Français!

Et si on se demande ce qu’on pourrait bien boire dans ce pub, eh bien Cosma a toujours une bonne idée et commande pour nous! Et hop! Au placard la timidité!