Lali, une des filles de Christian, vit en Martinique depuis 15 ans avec son compagnon Aser et leurs 4 enfants. Sachant qu’une partie de la famille les rejoint en Octobre, nous profitons d’être à Lima pour s’offrir un billet d’avion afin de les rejoindre aux mêmes dates. On appelle ça les vacances des vacances. Ne pas conduire, ne pas faire de montagne, parler sans se demander «comment on dit ça déjà en Espagnol?» et tremper toute la journée dans l’eau à 30°, ça rompt un peu le rythme de «l’aventure» Sud Américaine qui n’est pas toujours de tout repos.
Ceci dit, partir en Martinique depuis Lima est une aventure à elle toute seule. Et oui, il nous faut 24 h à l’aller pour atteindre notre destination qui n’est pourtant à vol d’oiseau pas si loin. Notre vol annulé au départ, les hôtesses arrivent à nous faire embarquer sur une autre compagnie. Nous prenons 3 avions différents, un à Lima, un à Miami et un autre à Puerto Rico. La nuit blanche plus les 8 heures d’attente à l’aéroport de Miami nous ont été fatales, nous dormons par terre comme des cloches au milieu des passagers qui vont et qui viennent.
Nous arrivons donc comme des zombies le 16 Octobre à Fort de France.
Mais la pêche revient vite à la vue de Lali et ses enfants à l’aéroport, c’est parti pour deux semaines de fête.
17 Octobre: Présentations. Hier soir elle dormait, nous ne connaissions pas la petite dernière née il y a 5 mois, Naama, Celle qui fait de «papy Thille» un 7 fois grand-père! La tribu au complet, les voici:
Nathanaël, un vrai indien, un homme des bois, il manie le coutelas avec précision, attrape crabes et Bernard-l'ermites, construit son abri au jardin, élève des poules, cultive ses légumes, plonge, pêche, emmerde sa soeur, bref, un vrai candidat pour Koh Lanta.
Saraï, douce et serviable, est une cuisinière et pâtissière qu’on aimerait avoir chez soi, ses gâteaux ne passent pas l’heure sortis du four et sans quelques disputes de partage. Sa coquetterie n’a d’égal que sa beauté, quand elle ne fait pas l’andouille à faire des grimaces comme son petit frère Hilkija.
Hilkija l’arsouille, la plus grande canaille du monde à notre connaissance, il grimpe aux arbres comme personne, nous fait marrer autant qu’il nous use, surtout qu’il a la parole pleine d’envie: moi veux ayé à la mèw, moi veux ayé à la ivièwe, moi veut un floup...moi veux du zu...
Il sait partager et est très affectueux avec sa petite soeur à qui il fait de nombreux bisous et chatouilles, Naama.
Naama, métisse au yeux bleus, comble tous les jours sa famille de sourires et gazouillis.
C’est la plus sage de tous bien sûr, mais sa vitalité promet d’être à la hauteur de ses frères et soeur en matière de farces et bêtises! Heureux de retrouver toute cette marmaille que nous ne voyons pas souvent, nous avons l’impression de les découvrir de nouveau à chaque visite, épanoui et en forme, le papy Thille est un 7 fois grand
père conquis. «tengo siete nietos» comme il sait si bien dire maintenant, la classe!
Aujourd’hui c’est aussi l’arrivée de Nini, son autre fille, Axelle, la fille de Nini, et Marie-Jo son ex-femme et mère de ses enfants. Axelle est la numéro un des petits enfants, sage et sensible, elle est moins dégourdie dans la nature qu’à l’école où elle excelle, mais qu’à cela ne tienne, Nathanaël réussira à lui faire vider un poisson!
Tout le monde est donc là, c’est l’occasion pour Aser de nous cuisiner un de ses plats végétariens avec les produits du jardin. Aser, lorsqu’on mange tes plats, notre devise est «toujours deux fois»
Nini et Hilkija, et Marie-Jo dans un hamac sur la plage avec les enfants, voilà selon elle la vraie définition des vacances...
Nous voilà tous là, les parties de plages et rivière peuvent commencer. Les vacances sont bien mises à profit, nous connaissons bien la Martinique, ce qui nous permet de cibler les endroits les plus jolis de l’île. Nous constatons que les dégâts provoqués par l’ouragan Dean sont maintenant presque invisibles tellement cette nature est généreuse. Toujours aussi belle bien que les maisons et immeubles poussent comme des champignons malheureusement, Madinina reste bel et bien l’île aux fleurs, rien n’a changé de ce côté là. Ses plages toujours aussi désertes, la mer toujours aussi claire, et les produits locaux toujours aussi gustatifs.
Nous commençons notre séjour par l’anse Azérot au Nord Est, où Nathanaël nous initie aux courses de Bernard l’ermite et de crabes.
18 Octobre: Nous partons ensemble, un peu à la Sud Américaine à 7 entassés dans la voiture en se cachant des gendarmes car nous ne sommes pas en Amérique du Sud! Papi Thille et Axelle empruntent la moto d’Aser car on ne voulait quand même pas exagérer!
Nous voilà à Tartane, sur une plage familiale avec douches et des tables pour pique-niquer, idéale pour y bivouaquer avec un pinzgauer pense t’on!
19 Octobre: Ce matin, Nathanaël et Saraï sont à l’école, ce qui nous permet de tous grimper dans la caisse pour filer au Nord à l’Anse couleuvre. C’est à notre goût la plus belle et plus agréable plage de l’île, la forêt tropicale se trouve juste derrière, une rivière coule à travers et débouche sur la plage ce qui nous permet de nous rincer à l’eau fraîche et douce. Pour ne pas nous déplaire, elle est très peu fréquentée car un peu lointaine et le sable n’est pas blanc ce qui ne plaît pas trop aux touristes en mal de carte postale au sable blanc! Bon, ce n’est pas une raison pour tous y aller maintenant!
Nous y trouvons plein de noix de coco sèches que Thille débourre afin de les ramener pour faire du lait de coco maison. Nous faisons une petite balade dans la forêt derrière qui nous mène aux ruines d’une ancienne plantation de cacaoyers et de citronniers datant d’avant 1900. La nature ayant reprit ses droits, seuls quelques arbres rescapés de cette époque, ou plutôt les descendants de ces arbres poussent encore ça et là.
Nous avons attendu que les cabosses mûrissent un peu avant de les déguster, et non Axelle, il n’y a pas de chocolat à l’intérieur! Il y a une pulpe blanche translucide douce et acidulée autour de la fève qui servira une fois fermentée, séchée et torréfiée à faire le beurre de cacao.
Le temps est si beau pour la saison que nous avons l’opportunité au retour de la plage de voir la montagne Pelée complètement dégagée en passant par Saint Pierre, la ville qui fût détruite et ensevelie sous les nuées ardentes en 1902.
20 Octobre: Les journées sont si chaudes qu’aujourd’hui nous n’allons pas très loin de chez Lali, à 5 minutes de voiture se trouve le coeur Bouliki, une rivière qui nous rafraîchit de son eau claire et de sa végétation luxuriante. Fougères arborescentes, gommiers, mahogany, héliconias , roses de porcelaine...
21 Octobre: Le Sud n’est pas mal non plus, la plage du Diamant offre une vue sur le beau rocher du même nom, vestige volcanique d’un million d’années, et possession Britannique pendant la guerre des Antilles entre la France et l’Angleterre. En 1804, ceux ci s’y intéressent pour son emplacement stratégique au Nord du détroit de Ste Lucie, île Anglaise. Ils y installent 5 canons et une centaine d’hommes pour contrôler la marine Française. La marine Britannique lui confère alors le titre honorifique de navire de guerre, Her Majesty’s Ship Diamond Rock. Il aura fallu 18 mois au gouverneur Villaret-de Joyeuse pour récupérer le Diamant. Il paraît que sur certaines cartes, le Diamant serait toujours indiqué comme étant une possession des Anglais...
Nous faisons un tour dans le bourg avant de nous jeter dans l’eau. Les vagues, par séries, sont à la bonne taille pour pratiquer le surf avec notre propre corps. On s’éclate comme des gosses dans une eau à 34° en ce moment à cet endroit, aussi chaud dehors que dedans.
Oups!
Apprentissage du skim board, abandon rapide...
ça, c’est pour faire monter le compteur de visite du site!
22 Octobre: Le temps mitigé pluie soleil nous donne envie d’aller faire le marché à Fort de France. Nous retrouvons avec délice l’ambiance chaleureuse et les odeurs suaves du marché aux épices où les doudous Martiniquaises nous interpellent à haute voix avec des petits noms pour nous faire goûter leur punch maison, ou leurs potions magiques telles que le «brise quequette», le «redresse quequette», ou même le «pète sous-tif», à base de noix de cola, gingembre et bois bandé bien sûr!
23 Octobre: Ce soir arrivent de métropole Christelle, la nièce d’Aser qu’il n’a pas vu depuis 7 ans, avec son compagnon Vincent, sa fille Tessa et leurs jumelles de 10 mois. Un couple d’amis les accompagne ce qui occasionne une belle fête préparée par Aser, un couscous végétarien accompagné de fruits à pain rôtis au feu de bois que l’on mangera nappés du lait de coco que nous avons fait à la centrifugeuse cet après-midi. Alors là, le lait de coco comme ça, ça déchire!!!!
24 Octobre: De mon côté, je fais mes retrouvailles avec mon amie Karen et son fils Maël. Nous passons notre journée ensemble au Cap Macré à papoter et tremper en papotant... Maël est sage et appliqué, ses dessins sont magnifiques et il connaît tout plein de poésies. C’est chouette de discuter avec lui.
Encore une journée trop courte.
25 Octobre: Nous sommes maintenant à Sainte Anne en location, ce qui nous rapproche de la mer et nous évite des allers-retours avec la voiture, surtout qu’on ne rentre plus tous dedans maintenant que les enfants sont en vacances.
Thille et moi partons en amoureux faire une randonnée de 17 km autour de Sainte-Anne. Nous longeons le littoral, passons des plages sans âme qui vive, traversons la savane des pétrifications sous un soleil piquant, plongeons là où l’eau nous attire, sauf que l’eau douce nous manque, nous n’avions pas pris assez, et c’est déshydratés que nous arrivons au bourg.
Oh non, c’est pas drôle, si maintenant on n’a plus le droit de zouker sur la plage....
26 Octobre: Nous restons dans le bourg où un ponton est devenu le terrain de jeu des enfants. Nathanaël, bon plongeur, nous a ramassé au fond de l’eau une grosse étoile de mer. Nous l’avons prise en photo sous toutes les coutures avant de la replacer sur son fond sableux. Il y en a beaucoup comme ça dans le Sud.
27 Octobre: Nous remontons à St Joseph pour honorer l’invitation de Mamy Lili et Papy Paul, les parents d’Aser. En tout 11 enfants et 18 adultes à nourrir. Le repas leur a donné beaucoup de travail, mais ça en valait la peine, il n’est rien resté des grosses ouassous grillées, les écrevisses d’ici, ni du merveilleux gratin de christophines de Lydia, ni du coq en sauce ou des légumes pays. Sans parler des salades et gâteaux. Merci à vous, Lili et Paul, ainsi que toute votre famille pour votre grande gentillesse et votre bonne humeur.
28, 29, 30 Octobre: Nous passons nos journées tranquilles à baigner dans la mer des Caraïbes, nous allons au marché le matin, nous jouons au ponton avec les enfants, nous les regardons pêcher, nous plongeons à l’anse Borgnèse car les fonds sont beaux à faible profondeur, pas besoin de bouteilles. Nous y trouvons encore des étoile de mer, des oursins colorés, des monnaies caraïbes, petites porcelaines qui servait de monnaie à l’époque des Indiens Caraïbes. Nous n’en avons trouvé aucune vide, nous les avons donc toutes remise à l’eau au pied des gorgones noires dont elles se nourrissent.après les photos.
Les enfants ont pêché 3 poissons qu’ils ont fait mariner et griller au BBQ. Ils étaient petits mais très goûteux. Ouf, ça va, Nathanaël ne s’est pas trompé de main!
31 Octobre: Et voilà 15 jours de bonne humeur rapidement passés. Nous nous levons à 4h30 pour prendre nos 3 avions de retour, un peu tristes de quitter cette joyeuse marmaille, mais, we’ll be back les chiquitos!!!