De retour en Bolivie

Nous passons nos dernières journées au camping de Cuzco, où la pluie se fait de plus en plus présente. Nous faisons la connaissance d’une famille adorable, Marike, Paul, et leurs deux enfants, Mako, une fillette espiègle de 5 ans et demi, et Yoshka, un petit garçon tendre de 3 ans. Ils voyage en camion et à vélo: pendant que l’un file sur son vélo, l’autre le suit en camion à son rythme, un beau voyage sportif et bien organisé. http://mapamayo.moonfruit.fr

Les journées s’écoulent au rythme des pluies et des tombées de grêle. Le terrain du camping est si inondé qu’on pourrait y faire pousser du riz. De l’eau il y en a partout, sauf dans les tuyaux, cela devient une vraie galère pour prendre une douche, le camping tombe en ruine, et comme les gérants se tirent au Guatemala en Juillet, ils ne font aucun efforts pour améliorer les sanitaires.

Nous allons voir Andrew à l’hosto, qui lui non plus ne prend pas de douche, c’est sa soeur qui est arrivée Jeudi qui lui a fait sa première toilette depuis une semaine après l’accident.

L’humidité malsaine et le stress de nos aventure Macchu picchienne ont fait baisser les armes à nos défenses naturelles et avons chopés une belle bronchite tous les deux.

11 Janvier: Il est vraiment temps de partir, Ludo et Gwen sont partis ainsi que Paul et Marike, alors nous aussi, on rentre en Bolivie. Sur la route nous passons devant des termes et décidons d’y passer la nuit. L’accueil est très chaleureux, le gardien nous fait visiter le site, et lorsqu’il voit que nous sommes encombrés des bronches, il nous emmène dans ce qu’ils appellent ici un sauna mais que nous appellerions un hammam naturel. L’eau qui sort de terre à 65° passe sous des planches de bois où sont installés de petits bancs, le tout couvert d’une bâche comme une petite serre pour garder la vapeur, et où sont déposées des branches d’eucalyptus, de romarin et autres plantes odorantes qu’on ne connaissait pas. Il y fait bon, on se repose au hammam, on trempe dans la piscine, puis on va dans les bains privés pour finir la journée.

12 Janvier: Nous allons à Puno pour y passer la nuit avant de passer la frontière car nous savons où dormir, nous retournons à la posada del inca devant le bateau Yavari, le premier bateau à vapeur qui naviguât sur le Titicaca, placide en ce moment, pas comme nous l’avons connu, déchaîné au mois de Juillet.

13 Janvier: Nous saluons le Pérou et rentrons en Bolivie pour la deuxième fois. Nous filons directement à La Paz, la ville que nous avons préféré depuis le début de notre voyage, nous y retrouvons Gwen et Ludo, Marike, Paul et les galopins, ainsi que Anne et Fred, les zig-zagueur que nous avions rencontré et avec qui nous avions sympathisé à Salta au début de notre voyage. Alors je ne fais pas le détail de ces jours prochains, ce sont des journées vadrouilles en ville, apéros, discussions d’itinéraires et rencontres d’autres familles Françaises: Valérie et Pascal avec 3 enfants, Gwendal, Gwenaël et Maïwenn, de Bretagne vous l’aurez deviné, et en camping car: www.au-tour-des-ameriques.com, ainsi que Bénédicte et Frédéric, avec deux petits bouts, Gaëtane et Titouan en Land Rover Defender avec cellule, de Lyon.

Nous passons de vrais bons moments ensemble, malheureusement trop court car le temps se dégrade au Pérou et c’est leur destination, donc il faut bouger vite avant d’être coincés. On se reverra certainement en France les copains! Et Marike et Paul, que l’on reverra peut-être en Guyane puisqu’ils vont s’y installer pendant un temps, quittent La Paz pour pédaler au soleil du Chili. Quant à Gwen et Ludo, ils restent encore un peu ici pour décider de leur route car le temps et mauvais de partout, et à moto, ce n’est pas terrible. Du coup, Anne et Fred rentrent en France pendant la mauvaise saison et laisse leur Zig-zag cruiser chez des amis Boliviens.

Alors nous partons vers le Sud, sur l’alti-plano là où le temps risque d’être le moins mauvais mais pas sûr. Ludo et Gwen décident de nous y rejoindre dans quelques jours pour rallier le Chili après.

26 Janvier: Nous décollons d’Alcatraz avant l’invasion Allemande de 17 camping cars prévus demain ici... imaginez la cour d’Oberland avec tant de camping cars comprimés...

Nous allons à Oruro et allons dormir près des termes, mais avant, on voudrait bien prendre un bain, mais voilà, la piscine est bondée, et cela ne nous fait guère envie.

Mais avec le billet d’entrée, nous avons droit à un bain privé, ce qui nous convient mieux, l’eau est propre et les bain sont vidés après chaque passage.

27 Janvier: Destination Potosi, quelques heures de route et nous arrivons dans un petit bled avant Potosi nommé Tarapaya, où il y a une lagune... d’eau chaude, alors comme vous commencez à nous connaître, vous devinez que nous allons goûter l’eau de cette fameuse lagune, et là, nous ne somme pas déçus. Un cratère dont l’eau remonte à la surface à 40°. C’est grand, c’est beau, c’est naturel et il n’y a personne ou presque.

Alors là on est comme des fous, on trempe jusqu’au soir, on peut nager, plonger, faire des bains de boue car le fond en est tapissé, bref, le campement de rêve. Nous aimerions que Gwen et Ludo arrivent pour qu’ils profitent de cela aussi.

28 Janvier: Nous avons vue sur la vallée de Potosi, nous y allons et trouvons facilement une cour d’hôtel qu’on nous avait donné en info. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité pour son histoire liée à la conquête de l’argent, ce minerai qui finança l’empire Espagnol, ainsi que pour la beauté de son architecture coloniale.

Potosi était la ville la plus grande et la plus riche d’Amérique du Sud dans les années 1545 après la découverte du précieux minerai dans la montagne dominant la ville, le cerro rico. Des milliers d'esclaves Indiens furent déportés ici pour creuser, et comme cela ne suffisait pas, ils fallut faire venir d’autres esclaves d’Afrique car tous tombaient comme des mouches, ils mouraient prématurément de silicose, ou d’accidents, travaillaient plusieurs mois d’affilés sous terre, un sale travail de mineur quoi! 8 millions d’Indiens et d’Africains sont morts en 3 siècles d’exploitation. Aujourd’hui il n’y a plus d’esclaves, les mineurs travaillent en coopérative mais les conditions de travail sont les mêmes, l’espérance de vie n’a pas augmenté, et cela ne nous enchante pas de visiter les mines et d’observer ces gens travailler comme nous ne le ferons jamais.

Alors on visite la ville tranquillement, mais priorité à internet, il nous faut des nouvelles de nos deux motards préférés car nous avons une tartiflette à croûter ensemble, mais mauvaise surprise, nous avons un e-mail qui nous raconte qu’ils sont tombés en panne sur la route et sont retournés à La Paz. Nous sommes déçus pour eux, et pour nous aussi car nous aurions aimé être ensemble sur la route du Sud, d’Uyuni à l’Argentine.

En effet la ville est très jolie, mais mériterait un peu plus d’entretien. Elle est dominée par cette montagne gruyère et on ressent l’ambiance un peu triste de son histoire, à moins que ce ne soit le mauvais temps qui nous plombe un peu.

On pensait visiter la casa de la moneda, là où les pièces de monnaie en argent étaient frappées, mais le fait qu’il faille payer en plus de l’entrée pour avoir le droit de prendre des photos nous a gonflé, alors tant pis, on ne visitera que l’extérieur. On se prive peut-être mais nous faire payer un truc qui ne coûte rien n’est pas à notre goût. C’est nouveau pour nous, ou c’est interdit de faire des photos, ou on ne paye pas pour ça. Bref, on continue nos balades dans cette ville qui s’anime l’après-midi, mais apprenons que Gwen et Ludo ne peuvent pas réparer rapidement la moto, donc nous ne les attendrons pas. De plus, il pleut de plus en plus souvent.

30 Janvier: Nous partons pour Uyuni, ce lieu qui nous fait rêver depuis le début du voyage et que nous avons repoussé à plus tard alors que nous sortions d’Argentine pour y aller car nous étions tombés en panne de GPS. Alors le temps est venu pour nous aussi de connaître les joies du fameux salar...