1er Février: Donc nous voilà sur la route qui doit nous mener au Lipez et ses merveilleuses lagunes, et c’est une soixantaine de km plus loin que nous tombons en panne, une fumée sort du capot moteur, et plus de jus. Aïe, il y a un court circuit quelque part, et c’est après une fouille complète du moteur que Christian découvre que le lanceur du démarreur a fondu, certainement à cause de la croûte de sel qui a cristallisé dessus et que l’on avait pas vue. Un 4x4 passe, les gars en sortent et nous poussent, nous pouvons reprendre la route et tenter le coup jusqu’en Argentine pour réparer.
Mais encore quelques km plus loin, la piste disparaît dans un champ de boue. En saison sèche, pas de problème, le GPS donne la direction à suivre et ce champ sec se traverse sans problème, mais là, c’est au moins 40 bornes de boue grasse à traverser, nous essayons mais nous nous retrouvons embourbés jusqu’au châssis. Nous nous en sortons uniquement parce que nous avons un 6x6 avec blocage de différentiel. Les autres 4x4 qui nous voient au loin rebroussent chemin. Nous ne pouvons aller plus loin. Il y a bien un autre chemin qui mène à Chiguana, en passant par derrière la montagne, mais l’essence que nous avons consommé sur ces pistes glissantes et collantes pour nous sortir du bourbier et ne sachant pas de combien de km la piste nous détourne, nous ne préférons pas continuer. De plus ce n’est pas sérieux avec un démarreur en panne. Nous décidons de retourner à Uyuni et voir.
Je n’ai pas pu prendre de photos car je me serais embourbée jusqu’aux genoux.
La route de retour jusqu’à Uyuni sans retraverser le salar nous fait faire un détour de 200 km. 200 km de tôle ondulée, de trous de dinosaures et de pluie intense. La nuit tombe, les rivières sont en crue, ce sont des lacs de part et d’autre de la piste qui disparaît parfois complètement sous l’eau.
Les essuies-glace tombent en rade, et bien sûr ce n’est pas le moment.
C’est un vrai cauchemar, nous croisons de nombreux véhicules sans phares à force de rouler dans l’eau, d’autres en panne, et nous continuons doucement, Thille actionnant l’essuie glace manuellement et tous deux concentrés un max pour ne pas se payer une bagnole ou un bus sans éclairage.
Nous arrivons à Uyuni à 10h du soir, plus fatigués que jamais après 5h de piste épouvantable dans le noir total mais heureux que notre pinz ait tenu le coup malgré ces trombes d’eau et tous ces trous.