BESOIN DE CHALEUR...
Allons à FIAMBALA!

23 Mai: La route nous paraît bien longue depuis Antofagasta, bien qu’elle soit toute nouvellement asphaltée, nous croisons les engins qui la goudronnent, et ça fait du bien de rouler sur du goudron depuis le temps que nous sommes secoués comme des pruniers! Nous croisons de nombreuses vigognes et nandous, ainsi qu’une énorme dune, digne de celle du Pyla. Nous ne résistons pas à la grimper, mais notre souffle est bien court. Nous ne connaissons plus l’altitude à laquelle nous sommes dorénavant puisque nous n’avons plus de GPS.

Nous arrivons dans un village nommé Belen, l’occasion de faire le plein de vivres, c’est l’euphorie dans le supermercado. Puis nous cherchons un coin pour la nuit, c’est un peu plus difficile, nous ne sommes plus dans la Puna où la question ne se pose jamais, mais dans des successions de petites agglomérations qui ne nous laissent guère le choix. Nous trouvons un camping municipal à Londres, désert, à tel point que nous ne trouvons pas le personnel afin de payer notre nuit. Il y a un ruisseau puissant qui coule et nous sert de baignoire de luxe puisque les installations ne sont plus en service. Nous sommes hors saison, le camping est super propre, et nous le quittons le lendemain sans n’avoir vu personne.

24 Mai: Nous roulons plus que d’habitude car nous avons hâte de trouver Fiambala et ses aguas termales. De plus les paysages ne nous passionnent pas dans cette région. Cependant elle nous permet d’observer pour la première fois des condors, et de près, en train de se taper la cloche sur une belle charogne de vache fraîchement renversée par un camion. Ils s’envolent dès que nous sortons du camion pour la photo. C’est une surprise pour nous qui ne pensions en voir que dans l’Altiplano. Je peux en avoir deux, mais ils étaient déjà trop haut pour mon objectif.

Bon, je vous l’accorde, c’est pas terrible. Nous trouvons une jolie église qui sera notre bivouac du soir, une toute petite église de terre et de paille. Finalement, dans ce pays, les humains ont une architecture proche de celles des guêpes maçonnes! Au bord de la fenêtre, un crâne pour que je fasse de beaux rêves cette nuit. Il a été déterré à côté de cette église, la terre rouge à l'intérieur le prouve.

25 Mai: Bon, les esprits ne sont pas venus nous tirer les pieds cette nuit. Nous roulons jusqu’à Fiambala, une petite ville ayant la particularité de posséder sur sa commune des montagnes au milieu desquelles est nichée une source abondante d’eau chaude bienfaitrice pour la peau et les os. Elle a été aménagée intelligemment avec les matériaux prélevés dans les environs pour une meilleure intégration au paysage, et pour donner aux piscines un aspect très naturel. Les bassins sont en pierres de la montagne, le fond est sableux, caillouteux, et les bassins se succèdent afin d’en baisser la température à mesure qu’on les descend, par le biais de petites cascades, pouvant masser le dos en prime.

Le premier bassin que la source remplie a une température de 48°. C’est bon, mais on ne tient pas trop longtemps. Le coeur bat fort et on a l’impression de cuire au bout d’un moment. D’ailleurs, une thérapeute vient nous prévenir de ne pas dépasser les 20 min. Pas d'inquiétude, on n’y tient pas. L’eau se refroidi en descendant, jusqu’à une température de 25°. Les bassins les plus «froids» sont aussi les plus profonds, ce qui est aussi agréable pour nager un peu.

Nous arrivons un lundi, avec la surprise de voir que ce lieu est aussi un petit camping, quelques tentes et campings cars sont installés, ce qui nous donne bien envie de rester deux jours. Nous nous garons sur un petit parking avec vue sur la plaine, douches chaudes et toilettes super propres. Nos voisins sont un couple de Japonais vivant à Buenos-Aires, et un couple d’Argentin, tout ce petit monde nous accueille chaleureusement. L’accent japonais pour parler espagnol est le même que lorsqu’ils parlent en français, cela nous amuse un peu, mais on ne se moque pas, ils ont plus de vocabulaire que nous, alors chapeau! Comme dans leur pays, ils portent parfois un masque, la grippe porcine commence à faire parler d’elle ici aussi apparemment.

Nous sommes tellement bien ici, avec de l’eau chaude en abondance après tant de jours dans le désert... On patauge 3 ou 4 fois par jour plus d’une heure. On fait rire les Argentins qui nous voient faire des aller-retours sans cesse du camion aux piscines.

Nous sommes rouges comme des homards, mais que c’est bon! On y va même la nuit pour apprécier la solitude et voir le brouillard émaner de l’eau. Il y avait du monde aujourd’hui, tous les barbecues étaient occupés par des familles, l’odeur de la viande grillée dans nos narines nous a donné des envies... de viande, alors c’est accompagnés de nos nouveaux amis Danois, Janni et Lars que nous allons nous taper des bonnes frites et un bon steak au resto du site.

Janni parle vraiment bien le français, elle a vécu à Paris et est boulangère, métier qu’elle a choisit pour pouvoir l’exercer dans n’importe quelle partie du monde. Son chéri, Lars parle anglais et nous comprend lorsque nous causons français. Ils voyagent en wolkswagen en A.L depuis 3 mois, comme nous.

Ce lundi 25 Mai, c’est aussi le jour de la naissance du 7 ème petit enfant de Thille. Une petite fille prénommée Naama. née à Fort de France. Nous lui souhaitons la bienvenue dans ce beau monde. Bravo Lali, on pense bien fort à toi.

26 Mai: Aujourd’hui mardi, c’est la fin d’un long week-end Argentin, tout le monde est parti hier soir, nous sommes seuls, les copains Danois, nos voisins Japonais et Argentins, et nous. C’est génial d’avoir toutes les piscines pour nous. De plus, il fait froid aujourd’hui, il n’y a pas de soleil et le brouillard descend très bas. Les vapeurs nous enveloppent, nous sommes encore mieux dans l’eau.

Nous disons au revoir à Janni et Lars avec qui nous avons passé de très bons moments, et échangé nombre d’informations sur nos parcours.

27 Mai: Après un dernier bain très matinal, avant le lever du soleil, nous repartons, direction le Chili qui se troue à 200 km d’ici, derrière la Cordillère des Andes.