18 Novembre: A la recherche d’un appareil photo... Nath et Fred ne peuvent pas continuer le voyage sans, et Puerto Montt est la seule grande ville de la région, donc la seule chance d’en trouver un.
C’est donc une journée shopping.
En fin d’après-midi, Nath est enfin munie de sa nouvelle arme de chasseuse d’images. Nous décidons de nous trouver un bord de lac, mais une fois sortis de la ville, à la station essence, Nath s'aperçoit que le vendeur n’a pas mis l’appareil dans la boite, et avec le poids du pied et de la sacoche vendus avec, elle ne s’en est pas aperçue... grosse frayeur, l’angoisse monte, mais la ville n’est pas loin, ils y retournent vite. Quelques heures plus tard, à la nuit tombée, les revoilà le sourire aux lèvres, il y a eu un mic mac entre un vendeur et un autre, tout le monde est soulagé. Nous dormons donc sur place, dans un grand terrain vague et silencieux.
19 Novembre: Bon anniversaire maman!!! Pour toi aujourd’hui une belle brassée de lupins multicolores.
Nous reprenons la route mais le temps n’est plus de notre côté, la végétation luxuriante de la région est à la fête, car si tout est si beau, si dense, si exotique, c’est que la pluie tombe très souvent, alors c’est le jeu. Nous traversons de tous petits hameaux, Petrohue, Ensenada, qui se trouvent au pied du volcan Osorno, mais qui avec ce temps reste insoupçonnable. C’est dommage car il se trouve vraiment sous notre nez! Ces petits patelins ont de drôles d’enseignes aux consonances Germaniques... Ici se sert dans les resto le Kuchen...
ça remonte à loin, environ 150 ans. Le gouvernement Chilien invita les Allemands à coloniser cette région encore vierge, une idée soufflée par le consul du Chili d’ Hambourg. Les premiers colons, des familles et des ouvriers qualifiés, trouvèrent certainement dans ce décor une familiarité avec les paysages de leur pays. Les premières communautés en attirèrent d’autres et prospérèrent, dans divers corps de métiers comme la maçonnerie, la brasserie, des tanneurs... Et aujourd’hui dans l’immobilier et les locations touristiques.
Il y a des cascades, des bords de lac, mais nous n’avons qu’une envie, fuir l’humidité, alors nous roulons le maximum. Ceci dit, même avec ce temps, nous sommes quand même subjugués par cette piste de sable noir volcanique bordé de ces belles plantes jaunes, les retamas, qui illuminent le chemin comme des milliers de petites bougies. Les nuages passent et ondulent le long des montagnes, la rivière toujours bleue malgré le plafond si gris.
20 Novembre: Il pleut toujours, sans cesse, et c’est parce que c’est le jour des séparations. La tribu doit suivre son chemin seule maintenant, rejoindre Osorno pour envoyer à l’assurance en France ce qu’il reste de l’appareil photo accidenté. Nous traînons un peu et prenons la piste tranquillement entre fougères géantes et colihues, cette cane de Patagonie aux allures de bambou qui pousse en masse.
La piste est boueuse et en travaux, elle sera bientôt asphaltée.
Et...loin, que voyons nous...un gros camping car bloqué devant un barrage de pelleteuse et de rouleau compresseur... Les Marcadier! La route est bloquée pendant un moment et attendons en buvant un café avec eux que la voie se dégage. Nous suivons un Fred un peu tendu de devoir passer dans cette bouillasse mais son camping car se comporte bien, et plus tard, sur la route asphaltée, nous ne leur voyons plus que les talons.
Il pleut toujours autant, nous sommes en train de moisir et passons la fin de journée à regarder pour la N ième fois les seuls épisodes de Columbo que nous regardons en boucle depuis le début du voyage. (Oui, ceci est un message pour toi Lolotte, file nous ton intégrale!!!!)
21 Novembre: Nous voilà à nouveau en Argentine, un passage de douane expéditif dans ce sens là, les Argentins se foutent de savoir si on se trimbale avec du poivre ou des carottes! Et c’est tant mieux, car on revient toujours du Chili avec de bien meilleurs produits frais et ce serait dommage de nous les confisquer.
Nous sommes à Villa la Angostura, toujours sous la pluie, et passons l’après midi seuls dans un resto familial avec le wifi. On passe le temps quoi.
Nous décidons d’acheter nos billets d’avion pour la France aujourd’hui, les seuls bons prix sont pour mi Décembre, alors que nous pensions rentrer mi Janvier, tant mieux, nous passerons Noël en famille pour une fois.
Nous devons rentrer temporairement 4 mois, alors nous redescendons doucement sur El Bolson pour se rapprocher du camping dans lequel nous allons laisser notre camion en gardiennage.
22 Novembre: ça y est, le soleil refait apparition, nous allons enfin sécher et apprécier les paysages de la région de Bariloche. Nous refaisons un tour en ville et en profitons pour refaire quelques photos, notamment celle du général Roca qui visiblement n’est pas apprécié du peuple Mapuche, et on comprend bien pourquoi, celui-ci était l’un des acteurs principaux de la conquête du désert qui a presque décimé les indigènes.
Nous cherchons un coin de lac pour dormir et débouchons sur une entrée du parc Nahuel Huapi et les gardiens demandent 40 pesos par personne, sans douches ni toilettes, alors nous faisons demi-tour, ça nous gonfle les prix 4 fois plus élevés spéciaux touristes. On s’en moque car il y a un chemin quelques km plus loin, un peu difficile car il faut traverser une rivière, mais gage de solitude et qui mène lui aussi à un lac...sans gardiens de parc.
23 Novembre: Retour à El Bolson, nous retrouvons notre ami Michel qui nous invite à manger chez lui un asado. Nous faisons alors la connaissance d’Agostina, sa femme, qui nous parle de son travail, très intéressant, sur les fleurs de Bach.
24 Novembre: Ce matin Michel nous fait la visite de son atelier où il fabrique ses couteaux et nous montre quelques unes de ses oeuvres magnifiques, des objets en divers métaux sculptés.
Michel est un artiste. C’est pourquoi il fait venir son coiffeur directement de France, n’est-ce pô?
Nous ne voulons pas qu’il arrive quelque chose au camion (ni à nous d’ailleurs) trop loin de là où nous allons le laisser avant de prendre l’avion, c’est pourquoi nous traînons dans les parages et n’aurons rien de très nouveau à vous montrer avant la fin de cette deuxième partie de voyage.
Mais il y a quelques petits coins dénichés grâce aux gens d’ici qui nous conseillent, comme par exemple le désemboque, l’endroit où se jette la rivière dans le lac Puelo.
Nous y restons 5 jours, où nous ferons quelques rencontres agréables, dont celle avec un monsieur sympa mais très macho qui ne s’adressait presque qu’à Thille et qui lui a proposé gentiment une partie de pêche à la truite sur un canoë à moteur. Lorsqu’il m’a vue les suivre avec mon appareil photo, il s’est étonné et a eu peur que je vienne avec eux!!! T’inquiète monsieur, je suis une femme, je reste sur la rive.
Ils reviennent bredouilles, mais ce n’est pas le cas tout le temps pour ce monsieur qui nous a fait voir ses prises, de belles truites bien plus grosses que celles rencontrées dans nos rivières, ni même dans les bassins d’élevage en France. La truite arc en ciel et la truite saumonée qui vient du Pacifique, en passant par les rivières Chiliennes et traversant la Cordillère.
28 Novembre: Une tempête de vent effroyable nous déloge, un vent qui faisait reculer le camion, un vent plus terrible que celui de Patagonie Atlantique, les arbres cassaient et nous avons replié la chambre de toit en catastrophe après que la housse fut partie faire une virée dans le ciel!
29 Novembre: Nous repartons à Puerto Patriada, bien plus calme question vent puisque l’endroit n’est pas un cul de sac montagneux où le vent se renforce et tournoie.
Nous y retrouvons la chienne qui nous accompagnait lors de notre première visite de ce lac, elle nous présente alors ses petits en nous faisant la fête.
De quoi nous occuper puisqu’en voie de sevrage, on leur prépare des pâtées.
1 er Décembre: Encore un petit tour à El Bolson pour y retrouver avec joie Michel et Agostina, cette fois pour nous faire goûter le cordéro patagonico. Il nous le prépare dans son Chulengo fait maison (qui veut dire bébé alpaga par sa forme), et passons une fois encore une soirée Franco-Argentine des plus agréable. Merci de tout coeur Agostina et Michel pour nous avoir ouvert votre univers.
2 Décembre: Mark, un américain vivant à El Bolson avec sa famille nous aborde pour savoir comment les voyageurs en véhicules tout terrain s’organisent pour trouver des endroits sympa où se poser. Nous lui expliquons que c’est en faisant des connaissances et un peu au hasard. Il nous parle alors de son lodge qu’il aimerait faire connaître mais ne sait pas trop comment, surtout que l’accès est extrêmement difficile et le 4x4 indispensable, ce qui limite bien sûr les visites. Nous lui parlons alors du lien francophone sur internet qui se révèle efficace pour partager des informations, mais que la plupart, quasiment 100 % des gens qui se trimbalent comme nous avec une maison sur le dos y dorment et n’ont donc pas besoin de trouver un lodge, dont le prix plombe bien sûr le budget. Mais qui sait, certains peuvent éventuellement s’offrir un extra de ce genre, alors je lui ai promis que nous viendrions voir son endroit et que nous en parlerions sur internet s’il y a possibilité d’y camper et d’utiliser les commodités ainsi que le spa pour une somme qu’il définira.
Nous y allons donc, et la visite fût très intéressante. Effectivement la route est vraiment difficile, il faut traverser un torrent et faire de la grimpette sur cailloux en bloquant les différentiels.
Une fois arrivés, son fils nous fait le tour du propriétaire, et nous explique que le potager est biologique et que tout ce qui est servi à table provient de leur jardin.
Ils organisent des stages de création de jardin organique, d’autosuffisance en énergie, ou même de fabrication de maisons écolo de paille et bois.
L’endroit est vraiment magnifique, depuis le sauna et les bains chauds chauffés au bois, il y a une vue extraordinaire sur le rio Azul. leur site: www.laconfluencia.com
L’endroit fait envie de plonger et de rester pour l’éternité! On nous présente un pré au bord du rio où nous pouvons dormir avant de repartir demain en espérant que le niveau de la rivière ne soit pas plus haut qu’à l’aller, mais pas trop de risque, le temps est toujours au beau fixe.
3 Décembre: Je prend le pont pour filmer la Bestiole en action mais les photos tirée du camescope ne sont pas top.
Nous retrouvons notre camps de base à Patriada, avec nos chiens à notre emplacement. Ils sont contents, ils savent qu’ils vont manger à leur faim ces jours-ci, surtout que c’est le week end, la sortie asado des Argentins, il va y avoir de la viande grillée à chiper!
Nous nous préparons tout doucement au départ, on range, on nettoie, on lessive.
Le 6 Décembre: Retour à Epuyen au camping où nous retrouvons Sophie et Jacques qui auront un oeil sur le camion pendant notre absence. Nous allons faire 23 heures de bus pour rallier Buenos Aires. Un long voyage s’annonce.
10 Décembre: ça y est, nous avons passé le pire, 23h sans bouger dans un bus tout confort.
A bientôt sur notre site, nous revenons en Avril et espérons que vous nous suivrez toujours avec intérêt.