Les Thille en Patagonie,
le retour...

Le 19 Avril: Voilà, nous y sommes.

Après quelques mésaventures aéroportuaires où l’on nous explique que nous ne pouvons pas prendre notre avion puisque nous n’avons pas de billet de retour pour la France. En effet, la compagnie ne veut pas prendre le risque de nous laisser partir sous peine d’amende par l’immigration Brésilienne car nous y faisons escale. Mais voilà, nous ne pouvons pas avoir de billet retour puisque nous sommes arrivés par bateau la première fois, donc nos vols sont inversés!

Après un supérieur qui en appelle un autre qui en appelle un autre, nous arrivons à argumenter notre passage en présentant notre autorisation de circuler Argentine, notre carte grise, adresse de nos amis à Buenos Aires etc... Ils nous avaient fait le même coup la dernière fois et là, on s’était préparés psychologiquement à ne pas stresser.

Après toutes ces heures de vol et sans aucun problème arrivés à Buenos Aires, nous courons à la banque retirer des pesos, puis à l’assurance pour la renouveler pour un an avant que tout ne ferme pour plusieurs jours en raison de la semaine sainte.

Après avoir rencontré le pire chauffeur de remise qui voulait nous abandonner en cours de route car il ne connaissait pas l’adresse que nous lui demandions et qui en prime roulait comme un dingue, nous arrivons enfin chez nos amis Alicia et Omar grâce à notre mémoire visuelle en guidant le chauffeur avant qu’il ne nous jette à la station de bus. (il n’aurait pas réussi à le faire de toute façon.)

Alors nous y voilà, chez nos amis qui nous accueillent comme toujours avec toute leur générosité naturelle.

Le 21 Avril:Tellement généreux qu’ils ont même pensé à me faire une fête d’anniversaire jeudi soir alors que j’étais persuadée que j’allais le passer incognito dans le bus vendredi pour El Bolson.

Ils étaient mieux au courant que nous!

Nous passons 3 jours agréables bien que le décalage horaire ajouté au décalage de rythme de vie quotidienne (on commence à manger à 11h du soir, ce qui correspond à du 4 h du mat pour chez nous!) nous achève, mais c’est un bonheur d’être ensemble.

Le 22 Avril: Hugo, un ami d’Omar, nous accompagne au terminal de bus, et c’est parti pour 23h de voyage jusqu’à El Bolson.

On commence bien notre retour sur les routes Argentines, les gendarmes arrêtent le bus et

fouillent tout jusqu’à la soute pendant 20mn. On leur a dit qu’ils auraient pu attendre qu’on soit dans notre camionnette avant de nous contrôler, mais non, ils ont voulu nous mettre dans l’ambiance tout de suite, sacrés gendarmes, va!

Jacques vient nous chercher au terminal et nous amène au camping où nous attend notre Bestiole. Sophie nous accueille avec un super repas qui nous requinque après l’abominable nourriture servie dans le bus.

Bon, au boulot. Tout est en ordre, pas de moisissure, comme si on l’avait quitté la veille. Le Thillou rebranche les batteries, change les électrovannes, la Bestiole démarre et nos coeurs battent.

Encore une journée à bricoler et à nous reposer, à aider Sophie à ramasser un peu des centaines de kilos de noix que ses généreux arbres lui offrent et nous sommes prêt.

Le 25 Avril: Premiers tours de roues jusqu’à El Bolson, faire un peu de wifi et voir nos amis Michel et Agostina que nous sommes heureux de retrouver également pour une soirée bien agréable.

26 Avril: Le raccord qui va du pot d’échappement au chauffage est fendu, il faut alors le refaire avant que cela ne casse. Michel nous emmène voir un spécialiste qui devrait arranger ça.

Nous faisons réparer chez rally sport, une enseigne qui colle très bien à notre escargot préféré!

Quelques heures plus tard, nous embrassons Michel en espérant le revoir un jour et partons trouver un petit coin pour pioncer avec nos raccords tous neufs.

27 Avril: Une nuit au bord du rio, bien fraîche mais bonne, nous partons en direction de Bariloche, une route que nous avons déjà faite avant de repartir pour la France, la pluie ne nous gâche donc pas le plaisir. En plein milieu du parc National Nahuel Huapi, la batterie montre des signes de faiblesse, ce qui nous inquiète car il n’y a aucun endroit où se garer sur le côté sur cette route qui monte et descend. On actionne les essuies glace le moins possible, on éteint les GPS et on serre les fesses.

Arrivés à l’entrée de la ville, plus de jus! On se gare en roues libres sur le côté. Effectivement, plus de batterie. Elles sont vieilles et cela devait arriver. Je saute dans un taxi qui m’emmène dans le quartier concerné, j’achète deux batteries et nous nous retrouvons 1600 pesos plus léger! Toujours sous la pluie, les batteries remontées, nous allons chercher un coin de rivière pour nous poser et nous remettre de ces émotions, la chance ayant quand même été de notre côté de nous faire tomber en panne à Bariloche.

28 Avril: La pluie a cessé cette nuit, et la couverture nuageuse qui nous protégeait un peu du froid a disparu pour laisser place un ciel dégagé accompagné d’une température glaciale. Il fait -1 degré. Les différences de températures entre l’air et l’eau du rio au levé du soleil créent une brume dansante.

Autant vous dire qu’on se gèle au sortir du lit. Michel nous avait indiqué une route spectaculaire, le paso Cordoba, qui est une alternative à la route des 7 lacs très connue ici. Nous tentons de la prendre mais elle n’est qu’une piste caillouteuse de plus de 70 km et au bout de 20 mn nous renonçons car nous allons mettre 5 h pour les faire en détruisant ce qui nous reste de pneus qu’il faudra changer bientôt mais que nous voudrions faire tenir jusqu’en Bolivie, nous avons eu beaucoup de frais depuis que nous sommes arrivés et les pneus en Argentine coûtent presque le double d’en France.

Du coup, nous empruntons une piste beaucoup moins mauvaise puisqu’elle est entretenue par le Parc National Nahuel Huapi qu’elle traverse dans l’axe Est Ouest. Nous ne sommes pas déçus pour autant, cette piste nous offre des points de vues incroyables sur la forêt et les lacs.

L’automne est une saison instable et fraîche, mais lors de belles journées comme celle-ci, nous avons droit à un festival de couleurs chaudes dans la forêt composées de lengas et de coihues qui se parent d’une couleur rouge flamboyante.

Nous traversons aussi des forêts très denses traversées par quelques rivières se jetant dans les lacs.

Nous arrivons à San Martin de los Andes mais à la mauvaise heure. Tout est fermé et impossible de trouver un connexion internet libre. C’est une petite ville de 25000 habitants qui ne vit que pendant la saison touristique. Nous passons donc notre chemin pour Junin de Los Andes, encore plus petite et bien moins touristique, nous y trouvons néanmoins un connexion pour signaler à nos amis Gilberte et Jean Paul, voyageant en pinzgauer également que nous allons passer bientôt au Chili, vers l’endroit où ils doivent se trouver actuellement.

La végétation change radicalement en quelques kilomètres, on passe des forêts exubérantes aux steppes rases.

Depuis Junin, nous pouvons apercevoir le volcan Lanin, qui trône à cheval sur le Chili et l’Argentine.

Après avoir envoyé nos messages, nous allons nous trouver un coin tranquille pour profiter de cette belle journée.

Comme partout dans cette région, aucun problème pour camper au bord d’une rivière.

29 Avril: La nuit dans la chambre de toit a été particulièrement froide, il y a du givre à l’intérieur à cause de la condensation, on ne risquera plus de dormir dedans avant un bout de temps. On fera le lit au rez-de-chaussée dorénavant.

Encore une journée ensoleillée, pas un nuage à l’horizon, nous restons encore aujourd’hui pour profiter du beau temps et faire quelques vérifications.

Les écrous du raccord de pot d’échappement se sont un peu desserrés à cause de la dilatation, alors Thille remet la combinaison, et en profite pour vérifier à nouveau les batteries pour s’assurer que ce n’est pas l’alternateur qui est en rade. Et là, surprise... les batteries sont un peu déchargées... alors c’est peut-être très mauvais signe. Mais le Thille ne se laisse pas faire comme ça, il vérifie alors le commutateur qui envoie l'électricité à l’alternateur dont les cosses sont toutes oxydées. Comme j’ai un mari prévoyant, nous avons un stock de cosses et après un bon moment de casse tête pour démonter ce foutu commutateur dont l’accès est bien sûr difficile, voilà les fils tous neufs et les batteries qui chargent à nouveau plein pot.

Voilà une petite chose qui peut vous laisser en rade au milieu de rien si on a pas les bricoles adéquates avec soi!

Cette journée de pause n’a pas servi à rien, encore une chance que nous ne soyons pas partis pour le Chili dans cet état.

Nous restons donc là ce soir, à manger tout ce que nous pouvons avant d’affronter le service sanitaire au poste de douane Chilien, enragé pour la moindre cacahuète qui traine, plus près encore du volcan Lanin qui, nous l'espérons, sera toujours aussi dégagé demain lorsque nous roulerons à son pied.

30 Avril: Nous ne sommes qu’à une quarantaine de km de la frontière et passons tout près du volcan Lanin dont la Parc National porte le nom. Un succession de paysages fabuleux, de coihues rougeoyants aux forêts d’Araucarias, cet arbre qui donne son nom à la région de cette partie du Chili que nous allons visiter, l’Araucanie.