12 Juin: Après avoir trouvé l’usine de gaz, nous faisons une halte dans la petite ville de Mejillones pour manger un bout. Nous achetons de l’espadon aux pêcheurs et observons les otaries et les pélicans se disputer les morceaux de poissons jetés de la jetée par ceux-ci. Nous n’y restons que le temps d’un repas aux premières loges sur les otaries et filons car nous avons un rendez-vous à La Paz bientôt. Nous ne pouvons pas nous attarder trop en chemin.
Il y a encore beaucoup de kilomètres pour atteindre Iquique, et à notre allure, nous ne faisons pas les 400 km nous en séparant en une journée, alors nous trouvons une petite crique pour passer la nuit, non loin d’un golf... sur sable. Et oui, ici l’herbe ne pousse pas. D’ailleurs, rien ne pousse. Cela fait 200 km sans un brin ni un arbre.
13 Juin: La route est belle le long du Pacifique pour aller jusqu’à Iquique. Nous y restons le temps de lire nos e-mails et apprenons que nos amis de Salta sont tous à La Paz et nous attendent, il faut mettre le pied au plancher pour les retrouver car ils ne sont pas là pour longtemps. Nous ne pouvons pas rater cette occasion de retrouver toutes ces familles à qui nous pensons beaucoup depuis que nous les avons quittées alors nous mettrons les bouchées doubles pour faire les nombreux km qui nous séparent d’eux.
Iquique paraît être une ville très belle, de style colonial avec de très belles plages, arpentées par des hordes de surfeurs en combinaisons que nous prenons parfois pour des otaries dans l’eau!
Nous voulont sortir de la ville, et au feu rouge, Janni et Lars, nos amis Danois rencontrés à Fiambala nous sautent sur le camion! Nous sommes très surpris de nous retrouver là tous les 4 car nos programmes étaient totalement différents de ceux prévus à Fiambala en Argentine. Le hasard fait très bien les choses. Ils font réparer leur combi et nous convenons d’un rendez-vous pour le bivouac de cette nuit: Le géant d’Atacama, à 80 km d’Iquique.
Ce géoglyphe de 86 mètres aurait au moins 900 ans selon les archéologues, et représenterait un Chaman. Je ne parle pas de celui qui fait l’andouille sur le toit du camion! La fin d’ après midi se déroule en compagnie de plusieurs Chiliens avec qui nous bavardons un peu, ou que nous désensablons aussi car certains se garent trop près de la montagne! Nous nous voyons donc offrir des pâtisseries et cela tombe bien, nous avons des invités ce soir.
Nous passons une très bonne soirée ensemble et décidons de nous rejoindre à Arica puisque nous faisons la même route.
14 Juin: Le désert est un peu moins monotone que sur la première partie de notre voyage au Chili, les reliefs sont plus découpé, un peu plus colorés et nous voyons quelques géoglyphes sur les flancs des montagnes, nous essayons de déchiffrer les symboles.
Bon, celui là on n’arrive pas à savoir ce qu’il représente.
Nous arrivons à Arica, encore une belle petite ville balnéaire, réputée pour les championnats de surf qui s’y déroulent, et pour son église en fer fondue à Paris par Gustave Eiffel, et acheminé par cargo en pièce détachées. Nous vérifions, elle est bien entièrement en fer!
Cette petite ville est parfaite pour passer des vacances, les plages sont belles, l’eau y est moins froide que plus au Sud, les petits marchés sont agréables, nous y trouvons des fruits exotiques, et comme c’est Dimanche et que les bureaux de change sont fermés, nous sommes obligés d’y rester tout l 'après midi, ce qui ne nous déplaît pas et toujours en compagnie de Janni et Lars qui nous y ont rejoint. Nous mangeons ensemble au bord de l’océan.
15 Juin: Janni est une fée pleine de gentilles attentions, elle nous presse des oranges pour nous préparer à affronter l’altitude nous dit elle. Nous en avons bien besoin car aujourd’hui, nous ne pourrons pas faire de pause d’acclimatation, pas le temps. Nous partons du niveau de la mer pour nous retrouver ce soir à 4600m. Nous nous embrassons avec la certitude de nous revoir sur le chemin du Pérou plus tard. Nos routes se séparent, nous faisons du change pour la Bolivie et partons vers la frontière.
Le désert est plein de surprise, nous découvrons des Oasis de verdure, de cultures tout le long d’un rio aménagé afin d’alimenter toutes les plantations destinées aux habitants d’Arica.
La route monte vite, le camion est lent, la fatigue nous gagne. Progressivement, le désert laisse place à une petite végétation, nous voyons de jolies fleurs sauvages que nous avons été longtemps sans voir. Puis au détour d’un virage, une montagne sculptée de cultures apparaît dans notre paysage,avec son village Indien à ses pieds nommé Putre. Je frissonne tellement je trouve cela beau, ce paysage faisant écho à ceux que nous avons vu dans les Andes Argentines, les cultures en plus. Thille est trop fatigué de la conduite et n’apprécie Putre que pour la pause que l’on s’impose avant d’aller plus haut.
Le contraste est incroyable, nous étions ce matin au bord de l’océan et nous voilà au pieds des volcans Chiliens se partageant le territoire avec la Bolivie.
Nous poursuivons le chemin, nous aimerions passer la frontière ce soir, sachant que nous reviendrons à Arica, à Putre, et dans le parc national Lauca que nous traversons et dans lequel il est possible de faire de merveilleuses randonnées. Notre frustration de ne pouvoir en profiter maintenant est compensée par le plaisir et l’excitation que nous éprouvons de savoir que nous allons revoir tous les amis voyageurs. Nous montons très haut et revoyons les graciles vigognes, ainsi qu’une viscacha aplatie sur la route. Espérons en voire une vivante un de ces 4! Puis les volcans Parinacotta et Sajama s’offrent à nous pour nous souhaiter la bienvenue en Bolivie, après une sortie de douane Chilienne longue et éprouvante, nous arrivons en même temps qu’un bus venant de Bolivie donc longue attente, fouille obligatoire des bagages Boliviens, et un bureau pour tous! Cela n’est rien en comparaison de la douane Bolivienne, désorganisée, incompétente, c’est nous qui leur disons ce dont nous avons besoin comme papiers pour être en règle. Je m'aperçois que seulement 30 jours nous sont tamponnés sur nos passeports. J’y retourne et essaye d’argumenter, j’arrive en insistant bien à obtenir 90 jours, après que les gars derrière la vitre en train de regarder la télé haussent les épaules pour que je les lâche. Il fait froid, il fait nuit, nous sommes un peu sur les nerfs, nous roulons encore 50 bornes et trouvons un bord de route dans le noir pour y dormir, sachant que nous serons demain à La Paz.