29 Mai: Direction le Pacifique. Il nous tarde d’entendre les vagues et de sentir l’odeur de l’océan. Nous sommes agréablement surpris lorsque nous découvrons des plages à perte de vue, un désert côtier qui nous laisse pressentir de beaux bivouacs tranquilles, et un ciel qui se débouche petit à petit. Les plages ne sont accessibles qu’après des km de pistes mais la récompense est au bout de chaque chemin.
En contre-bas d’une falaise de sable un petit village, Puerto Viejo, il nous attire car nous saute au yeux. C’est un joyeux méli-mélo de cabanes colorées, à chacune son style, à chacune sa couleur. Cela ressemble à un gros paquet de bonbon étalé au sol. Certaines sont délabrées, d’autres très jolies, mais très peu sont habitées en cette saison. En entrant dans ce village, nous avons une petite impression de désolation.
Nous ne croiserons qu’une poignée de personnes nous saluant au passage, puis nous continuons notre chemin pour trouver un endroit agréable.
Les plages sont belles, les rochers de granit polis abritent nombre de reptiles ressemblant fortement aux varans mais ne mesures que 20 cm et sont appelés lagarto chango, ou attention les yeux: micropolophus Atacamensis, c’est écrit sur un panneau. Mais malheureusement la plage n’abrite pas que des reptiles ou des cactus, elle est jonchée de détritus éparpillés partout, les deux plages contiguës sont de vraies poubelles. Des dizaines et des dizaines de pique-niqueurs ont laissés sur place tout ce qui aurait risqué de salir leur voiture! conserves, bouteilles, sachets, déjections et papiers toilette de partout. C’est dans un état écoeurant. Comment peut-on laisser toutes ces merdes en place et revenir y faire un pique-nique le dimanche suivant? Les humains sont si décevants!
30 Mai: Nous quittons ce bel et sale endroit pour aller plus au Nord, en direction de Caldera, mais c’est à Bahia Inglesa que nous nous arrêtons car les plages sont propres, l’eau est d’un turquoise très accueillant et le sable de coquillage est tout blanc. Il y a un petit village touristique assez joli qui nous tente et nous nous mettons en quête d’une connexion wifi afin de reprendre contact avec nos familles et amis qui n’ont pas eu de nouvelles depuis longtemps. Malheureusement les connexions sont verrouillées, alors nous décidons d’aller à l’hôtel pour une fois, aller, on se sacrifie! Nous nous payons un luxe, enfin, tout est relatif car les prix ici ne sont pas ceux d’un hôtel bord de mer en France.
C’est quand même un hôtel 4 étoiles, piscine, balcon privé donnant sur la mer, joli déco, lit king size, câble, et du wifi à gogo! Nous passons presque la journée à répondre aux mails, et une bonne partie sur skype avec nos famille. ça fait du bien. On est gâté pour le prix d’un formule 1!
Nous allons quand même tâter l’océan, et là nous pensons que c’est le moment de sortir les combinaisons. Le temps est chaud, l’eau est glaciale mais trop tentante, alors on y va.
31 Mai: Une nuit dans un lit pareil nous change de notre camion, on s’est senti un peu perdu du coup. Nous nous réveillons avec mon frère et sa chérie sur skype, ça fait tout drôle, nous avons l’impression d’être dans la même pièce. Nous allons nous promener aujourd’hui et surtout goûter la spécialité locale: la coquille saint Jacques. Une petite paillote sur le bord de la plage propose des assiettes de coquilles St Jacques vivantes. ça nous tente bien.
Nous sommes surpris dans un premier temps, et même pour ma part un peu choquée de voir la façon dont se débattent ces coquilles sous le jet du citron. Elles se convulsent et sursautent comme des coeurs qui battent, mais bon, on les mange quand même car c’est vraiment bon, doux, d’ailleurs, on se demande pourquoi on n’en mange pas à Noël en France plutôt que toujours des huîtres. Nous les essayons gratinées au parmesan aussi, ce qui nous donne des tas d’idées de recettes pour les prochains jours. Nous espérons trouver un marché à Caldera pour s’en acheter et les manger directement sur la plage comme on le ferait avec des oursins.
Les coquilles sont élevées dans des casiers, petites bouées à perte de vue dans la baie. Il faut un an et demi au bébé St-Jacques pour arriver dans nos assiettes.
Nous voyons sur les cartes des restaurants: empanadas de coquilles St-Jacques, sandwiches aux St-Jacques, gâteaux aux St-Jacques, pâtes, risottos, soupes....
Alors ce soir au restaurant de l’hôtel ce sera pâtes aux fruits de mer, et le père Thille ne sera pas déçu, c’était bien garni en... St-Jacques of course.
1er Juin: Nous profitons de nos derniers moments de wifi avant de partir. Nous sommes les seuls clients de l’hôtel, alors la cuisinière nous chouchoute ce matin, elle nous fait des oeufs brouillés et nous apporte des tas de petits gâteaux maison. Nous quittons un peu à regrets ce petit coin du Chili mais la suite du voyage s’annonce riche en beaux endroits, la côte sauvage s’étend sur des centaines de km.
Nous reviendrons peut-être dans cette baie dont certaines petites maisons en bois sont à louer, alors pourquoi pas y rester un petit mois?