Le 21 Octobre: La Patagonie de l’Est nous a comblé au niveau faune sauvage, mais nous sommes presque pressés de partir tant nous avons besoin que les éléments naturels se calment. Alors ça y est, nous partons en direction de la région des lacs et rivières, des arbres, des parcs, des monts enneigés.
Nous nous sommes même équipés pour la pêche à la truite, et ceux qui nous connaissent savent que nous n’avons jamais pêché de notre vie... alors... ON NE SE MOQUE PAS! Par contre ceux qui s’y connaissent peuvent nous envoyer des tuyaux sur cette discipline.
Notre première halte se fait à la Dique Florentino Ameghino, une retenue d’eau qui a été réalisée en partie afin d’éviter que de nouvelles inondations se reproduisent à Trelew, car bien que le climat soit semi-aride, cela n’empêche pas les pluies diluviennes.
C’est un village de 190 âmes qui vit de la centrale hydroélectrique et du tourisme local, ici on peut pratiquer le rafting, la pêche, le canoë.
L’entrée de ce village se fait par le barrage, et là on se sent tout de suite bien, beaucoup d’eau très calme, et plein de peupliers et de saules pleureurs.
Le camping municipal est vide, le prix est de moins d’un euro par personne, on se pose près d’une table et d’un barbecue, et là, on ouvre grand les portes et la chambre de toit..OUF. C’est le pied, on mange dehors en plus!
22 Octobre: Nous faisons une grimpette de 550 marches d’escalier pour avoir une vue sur la retenue d’eau et aussi pour éliminer les tartines de pain fait maison du petit déj qu’une des habitantes fait et vend chez elle. On essaie aussi, en vain, à différentes heures de la journée de récupérer notre housse de couette que nous avions laissée hier au petit magasin du village et contre laquelle le commerçant voulait nous prêter un jeu propre de ses draps personnels au cas où nous n’aurions pas de change. Vraiment sympa. Mais il y a un hic, aujourd’hui, la porte est toujours fermée... On verra demain matin.
23 Octobre: Avant de partir, nous aimerions récupérer nos draps. Nous sommes encore devant une porte fermée, alors nous interpellons un voisin qui va carrément le chercher chez lui. Ayant eu une urgence hier, il n’a pu venir ouvrir le magasin, et, confus, nous offre un maté en bois pour se faire pardonner.
Nous partons de cet endroit avec un bon souvenir d’habitants aimables, et, bien reposés, nous sommes d’attaque pour affronter les 500 km nous séparant d’Esquel.
La monotonie de la route est rompue par un paysage semblable, mais de loin, au Nord Ouest Argentin, cela nous distrait un peu sur une centaine de km puis s’en suit une steppe avec tatous et maras écrasés et vent de face, comme il n’y a pas si longtemps!
Arrivés à Tecka, à 95 km d’Esquel, nous n’avons pas le courage de continuer et passons la nuit dans la station service. Nous aurons une petite journée de route demain pour Esquel.
24 Octobre: Nous y voilà, et en cherchant un peu de wifi, un homme et sa famille nous ayant entendu parler Français nous aborde, en Français. Il fabrique des huiles essentielles avec les plantes de Patagonie pour un laboratoire de Grasse. Alors nous sommes très intéressés par son activité, surtout que Grasse, on connaît très bien pour y avoir vécu. Alors nous sympathisons, il s’appelle Sergio, son épouse Roxana et la petite Constanza.
La distillerie se trouve tout près et ils nous y conduisent.
L’huile distillée en ce moment est celle du pin d’Orégon, une huile essentielle stimulante, énergisante, et travaillent ici également le pinus ponderosa, dont l’huile est plutôt relaxante ainsi que d’autres plantes d’altitude de la région mais dont ce n’est pas encore la saison de la cueillette.
Les cuves en acier inoxydable ont été fabriquées d’après les plans d’un spécialiste Français, avec le soutien de la coopération Française. Sergio nous explique qu’il se rend une fois tous les deux ans à Grasse, alors ce serait un honneur pour nous de le recevoir avec sa famille lorsqu’ils y retournerons car ma mère habite à 10 km de là. Nous aurions enfin la chance de pouvoir à notre tour faire preuve d’hospitalité à la hauteur de celle des Argentins.
En attendant de pouvoir un jour les revoir dans notre pays, nous les remercions de tout coeur de nous avoir donné de leur temps aujourd’hui.
Nous nous renseignons auprès de l’office du tourisme au sujet des permis de pêche... à raison de 20 euros par jour de licence, nous ferons sans car ça fait un peu cher la truite ou la non truite! Il y a quand même quelques espaces dédiés à la pêche toute l’année et sans licence, c’est le cas de la laguna Zeta, à 5 km au dessus d’Esquel, endroit parfait pour passer un peu de temps. Au passage merci Fred Zig zag pour l’info.
Nous sommes en pleine campagne, les chevaux paissent, et comme c’est Dimanche, quelques familles profitent des lieux. Mais nous nous retrouvons vite seuls et avons la campagne et le calme de la lagune pour nous.
25 Octobre: La différence de température entre le jour et la nuit est impressionnante. Toute l’eau des casseroles laissées à l’extérieur pour la nuit est gelée, et l’évaporation de la lagune lui donne des tons irréels.
Comme nous sommes toujours seuls, il n’y aura personne pour se marrer à nous regarder faire nos premiers essais de pêche.
Alors c’est parti, ce soir pour le repas, c’est truite!
La journée est tellement belle que nous décidons de partir visiter le parc National Los Alerces. Un parc dont le but est, depuis 1937 de protéger les géants des forêts, les Alerces, ou Lahuan, et les coihues. Ces arbres sont endémiques des Andes Patagoniques et pour certains sont sortis de graine avant l’an 0 de notre ère.
L’entrée est gratuite, cela nous surprend car la propreté et la beauté des bois et jardins entretenus jusqu’au village Villa Fautalaufquen est irréprochable. Les maisons sont en rondins de bois, les grands araucarias sont d’un vert sombre et semblent être faits de plastique!
Les guadaparques sont vraiment agréables, ils nous indiquent les randonnées à faire, les aires de campement libre, le nom des essences de bois que nous allons rencontrer lors de nos promenades, et on se croirait dans un rêve éveillé lorsque nous nous installons au bord du lac Fautalaufquen avec table et coin feu. Encore une fois, le fait de ne pas débourser de pesos parce qu’on est étranger nous surprend agréablement.
L’eau est pure, potable. Les nombreux ruisseaux nous permettent de nous approvisionner en eau facilement. Et là on regrette notre canoë qu’on s’est fait piquer à Salta l’année dernière car bien que l’eau soit froide, la température de l’air est de 30°.
Et comme on est à la montagne (600m d’altitude quand même!) il commence à faire frais le soir au coucher du soleil, alors on prépare le feu, et comme je le disais plus haut, ce soir c’est bifteck.
26 Octobre: Aujourd’hui on va marcher, faire une grande boucle dans cette forêt accueillante, la randonnée arrayanes cascada. Les guadaparques nous demandent d’émarger avant de partir ainsi qu’au retour car cette rando est prévue pour une durée de 5 heures.
Nous circulons sous des tunnels de de bambous, traversons deux fois la rivière et rencontrons des arbres majestueux de grand âge et aux toutes petites feuilles nommés Coihues.
Ces arbres mesurent plus de 30 mètres de haut et ne poussent que dans cette région. Nous ne verrons pas d’Alerces millénaires à notre grand regret car ils ne vivent que dans la partie Nord du parc National, et il n’y a qu’une excursion lacustre qui peut nous y mener, avec une marche de deux heures en plus dans l’épaisse forêt humide. Et en ce moment les bateaux ne partent pas tous les jours.
Finalement nous n’avons marché que 3 heures au lieu des 5 prévues par les gardes sans faire de performance.
Nous finissons la journée par les cascades environnantes, lorsqu’on a vu une cascade, en en a vu 10, mais c’est toujours plaisant à voir.
Evidemment marcher ça creuse, et comme ici on peut faire du feu, on se fait plaisir, on se fait une série de calzones au feu de bois dans un autre endroit libre. Tout ceci n’a rien d’intéressant, c’est juste pour vous faire envie! ça faisait longtemps qu’on avait pas parlé de bouffe!
27 et 28 Octobre: Le temps s’est assombri depuis hier, il pleuvote, il fait froid et gris, alors on prend la route pour El Maïten car nous avons l’autorisation d’assister à una esquila, la tonte des moutons.
Le jeu de piste à débuté à Esquel, nous voulions y assister sans trop savoir comment, nous nous sommes renseignés à l’office du tourisme qui nous a orientés dans une ferreteria qui nous a orientés vers un vétérinaire qui nous a orientés à l’association rurale, et voilà que nous avons un rendez-vous dans la plus grande estancia d’El Maïten.