De retour à Salta

On se prépare pour la route 51

entre le 6 et 12 Mai 09: Nous retrouvons le camping municipal, et c’est l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Beaucoup de Français et d’Allemands avec qui nous sympathisons. Nous sommes donc très occupés avec tous les repas et apéros que nous faisons ensemble. Nous faisons la connaissance d’un nouveau couple à vélo, Caroline et Olivier, depuis 5 mois sur les selles, parcourant l’Amérique du Sud du Sud au Nord afin d’allier leur métier et passion au plaisir du voyage: la géologie. Nous passons de très sympa et intéressants moments ensemble, www.georouteandine.fr . Puis arrivent Claude et Alain, un couple avec qui nous communiquions par internet que nous suivions avec intérêt, et avec qui nous passons de bons moments de rigolade. www.exploracy.fr  .Puis la famille Cousinié, Nathalie et Jacky viennent s’installer à côté de nous avec leurs deux garçons Quentin et Benjamin, www.huitsemellesdevent.com mais ce n’est pas tout, des voisins d’Aubagne, la famille Poos, avec 3 enfants débarqués à peine du bateau il y 15 jours, Pascale et Pascal dit les Pascaux, avec Robin, Marion et Julie, www.autourdumonde.poos.fr . Alors c’est un coup soirée crêpes, un coup soirée carbonara, un coup grillade, et le reste du temps c’est chips cacahuètes!

Nous fêtons les 50 ans de mariage d’un couple Allemand, Hilde et Jurgen, ils ne font pas leur âge et tournent autour du monde depuis 4 ans. Comme quoi, à 77 ans on peut toujours crapahuter et vivre dans un camping car. Leurs amis Christa et Walter sont de bons vivant aussi, et voyage depuis plusieurs années également. Les Allemands s’expriment très bien en anglais, ce qui facilite les échanges. Et enfin, nous faisons la connaissance d’un couple hors norme, ils se nomment eux même les clowns de la route, et ce n’est pas pour rien, leur plus grand plaisir est de rendre fous les flics Argentins. Christian se déguise, met des fausses dents, de grosses lunettes et une casquette vieillotte, et fait semblant de comprendre tout de travers jusqu’à ce qu’ils craquent et les laissent partir. Sa femme,  Bétina, est d’origine Argentine mais ne le dit pas, comme ça ils passent les contrôles de police avec un peu plus d’humour que nous. Démonstration à l’appuis, on a failli mourir de rire! On devrait faire tous pareil. Se faire contrôler 4 fois dans la journée devient usant.  

Hilde et Jurgen, 50 ans de mariage et toujours in love! Nos amis Allemands apprécient le champagne Argentin. Ma tête pas trop!

Le 11 Mai: toutes les familles de français décampent pour de nouveaux horizons Boliviens et Péruviens, nous restons avec nos clowns Allemands jusqu’au 13 Mai. Le frigo est sanglé, nous avons acheté des bidons d’essence et avons fait nos courses pour vivre plusieurs jours dans la Puna Argentine, celle qui nous a tant plu les 10 derniers jours passés à la découvrir, et que nous allons détailler un peu plus en frôlant la frontière Chilienne.

Le 12 Mai: Nous nous séparons avec des rendez vous pris pour Septembre sur la Peninsula Valdès avec nos comparses Allemands, et au Chili dans le campground de Bétina et Christian. Nous passons dire au revoir à deux autres couples de camping caristes français à l’autre bout du camping: Christiane et Serge, Corinne et Pierre. Et oui, les français voyagent pas mal finalement, autant que les Allemands. Nous partons en route pour la 51, celle qui longe partiellement le chemin qu’emprunte de train des nuages. C’est une route qui rallie San-Antonio de Los Cobres, où nous nous sommes trompés de piste pour rejoindre Salta la dernière fois.  Elle débute par une piste passant viaducs du train et rios, et devient curieusement asphaltée en son milieu et redevient une piste 21km avant la ville de San-Antonio. Nous ne sommes pas trop surpris de sa beauté similaire à d’autres coins que nous avons déjà vu, mais lors d’une petite pause au bord du rio, nous rencontrons Sergio et son équipe, travaillant dangereusement sur les flancs de la montagne, occupés à faire tomber à coup de barre à mine des morceaux de rochers pour retaper le collège et l’église de Santa Rosa de Tastil.

Nous sommes impressionnés de les voire si haut comme des cabris à faire tomber ces rochers, avec des gars dessous, là pour les ramasser et les mettre dans la benne du camion. Un boulot très peligroso et très fatiguant.

Un peu plus loin, nous grimpons des épingles à cheveux pour atteindre les ruines précolombiennes de Tastil. Nous sommes très heureux de les visiter, elles sont gratuites, il n’y a personne, vraiment personne, et ont plus l’air de ruines que celles de Quilmes à l’aspect si lisse qu’on ne voit plus que ce sont des ruines. Thille commence à ranger les cailloux, il ne peut s’en empêcher, si je le laisse faire, ce sera comme à Quilmes ici!

Nous trouvons dans chaque maison des tessons de poteries ayants servies à la cuisine. On les découvre presque au centre de chaque foyer, avec des pierres granitiques usées qui servaient certainement de mortier. Ces ruines surplombent une belle oasis au milieu de ce désert parsemé de cardons géants.

Nous pourrions y passer la nuit, mais du haut de cette colline, le vent souffle fort, alors nous descendons et nous trouvons un bivouac au bord de l’eau à 3600m pour nous acclimater un peu avant d’aller plus haut vers San-Antonio.

Le 13 Mai: Le reste de la route est plus intéressant, nous passons San-Antonio et grimpons tout doucement au col Alto Chorrillo à 4560m. Nous sentons que le camion manque d’air, mais il se défend bien, ne fume pas, ne cale pas. Nous nous dirigeons sur Tolar Grande, un village très isolé à l’Ouest autour duquel il y a de somptueux décors selon Fred et Anne, que nous avions rencontrés lors de notre premier séjour à Salta.

Le début de cette piste dévoile de beaux panoramas sur les Volcans autour, mais est quelque peu gâchée par les énormes poteaux électriques à haute tension. Nous les suivons ainsi que la voie ferrée qui poursuit sa route jusqu’au Chili. Bien sûr, il faut bien qu’ils soient quelque part pour fournir en énergie les populations de la puna, mais on aimerait ne pas les voir.