Pour une mission de plus

8 Septembre: C’est sûr, nous n’arriverons pas en retard à la douane, la faute aux perruches qui crient en nuée depuis 4h30 du matin dans les palmiers au dessus de notre tente. Nous y sommes pour l’ouverture et y croisons Maud et Seb, ils font les formalités dans l’autre sens, ils retournent au Brésil, nous en sortons.

Les formalités se font en 3 h, c’est très long alors qu’il n’y a pas la queue, mais au Brésil il font des vérifications notamment celle du numéro de châssis, et en Bolivie, ils ont toujours du mal à comprendre nos documents, puis, pour la douane, il faut aller à la boutique d’en face pour faire des photocopies de nos papiers d’immigration, puis attendre le bon vouloir de la dame de se mettre au boulot.

Ensuite il nous faut aller à la police, qui n’est pas la porte à côté, pour faire un orden de traslado, papier inattendu puisqu’on ne nous a jamais demandé de le faire à aucune douane Bolivienne. Donc nous allons le faire même si nous sommes à peu près sûrs que la dame se trompe et que ce papier n’est demandé qu’aux chauffeurs routiers. Le policier nous fait ce document sur une machine à écrire antique dont les rouleaux d’encre se tournent avec les doigts, sous le regard coquin de Clara Morgane en tenue de scène servant de support à une publicité pour de la peinture. Rien que pour ça, finalement ça valait le coup de s’embêter à y aller!

Donc, 3 heures plus tard, nous voilà libérés de cette contrainte et sommes prêts à avaler les 240 km qui nous mènent à Aguas Calientes, un lieu enchanté où l’eau qui jaillit du fond remplit une lagune immense d’eau à 40 degrés.

Alors de l’eau à 40° lorsqu’il fait 40° dehors, ça ne fait pas envie, mais nous avons la chance d'essuyer un bel orage qui fait chuter la température à 18°, ce qui est la température idéale pour se baigner dans ces eaux thermales.

Nous n’avions pas eu de pluie depuis longtemps, et la nature en avait bien besoin, ne serait-ce que pour éteindre les feux sur les bords de route.

Nous arrivons à Los Hervores, ou: les ébullitions, un endroit vraiment surprenant, et nous sommes bien contents car nous arrivons toujours à trouver des endroits qui nous surprennent après deux ans de voyage. Le prix aussi l’est, 50 cts par personne, ça fait du bien après les campings Brésiliens!

Ce qui est particulier, ce sont des sables mouvants dans lesquels nous pouvons plonger à pieds joints sans ne jamais disparaitre plus qu’au niveau de la poitrine. Et le plus drôle, c’est que certains trous sont assez en ébullition pour que nous flottions entre l’eau et l’air en rebondissant comme des bidibules culbutos et sans toucher le fond. La sensation est très amusante et on se marre à se faire expulser par l’eau en remontant plein de sable dans les maillots de bain comme si on avait la crotte au derrière.

Alors on s’amuse comme des gosses en attendant le soleil qui revient petit à petit. Et visiblement, certains ont vraiment peur des sables bouillonnants!

L’endroit est aussi très prisé des Mennonites qui prennent des vacances, et très curieux, ils viennent tous devant le camion pour nous poser des questions sur notre véhicule et sur notre voyage. Les hommes ont le contact facile, ils sont très amicaux et parlent un peu espagnol. Nous discutons avec l’un d’entre eux qui est d’origine Canadienne, il parle donc bien l’anglais et c’est plus facile pour communiquer. Il est en Bolivie depuis 40 ans, un autre vient d’une colonie du Mexique, ici depuis longtemps aussi. Lorsque nous disons que nous venons de France, un homme nous dit : «jamais entendu parler». Alors là ça nous laisse sans voix. Qu’un jeune Péruvien des hauts plateaux nous prenne pour des extra-terrestres nous avait moins choqué qu’un homme de 35 ans nous dise qu’il n’avait jamais entendu parlé de la France. Il nous a demandé si c’était près de l’Allemagne. Il connait l’Allemagne, de nom, c’est déjà ça.

Les hommes appellent leurs femmes à venir visiter le camion, mais celles-ci ne parlent pas avec nous.

Dès que nous avons le dos tourné, elles se mettent à l’entrée du camion et résistent à la tentation d’entrer dedans!

Elles se baignent habillées, ainsi que les enfants. Les hommes, eux, ont droit à une tenue plus légère, un short, comme tout le monde, mais ils sont trahis par leur bronzage salopette!

Nous sommes vraiment loin de la mode Brésilienne! Et pour une fois, c’est moi la plus sexy! Nous avons l’impression d’avoir fait un tour de machine à remonter le temps, nous voilà au siècle dernier.

9 Septembre: La pluie, qui est tombée toute la nuit avec le tonnerre qui grondait fort a rendu le terrain impraticable, et le minibus chargé de ramener les 7 familles de Mennonites à Santa-Cruz est embourbé, alors tout le monde pousse et ça finit par sortir. Ils viennent de passer une semaine de vacances en couple avec leurs marmots et profitent ce matin des derniers moments de baignade avant de charger le minibus du matériel de camping.

La différence de température crée un brouillard sur la grande lagune d’eau chaude, cela rend encore plus irréel le fait de se baigner en compagnie de personnes aux coutumes si éloignées des nôtres. A 11 h, ils sont tous prêts et repartent en nous faisant coucou par la fenêtre.

Dans l’après midi, d’autres arrivent, mais principalement des jeunes filles sans enfant, chaperonnées par un homme.

Elles tournent et virent autour du camion sans oser venir nous parler. Peut-être ne parlent elles pas un mot d’espagnol au contraire des hommes de la colonie. Elles sont assez fofolles, rigolent à tue tête, courent dans l’eau et boivent de la bière. Profitez les filles, bientôt vous aurez 10 gosses!

Le défilé de la visite du camion continue, c’est presque toute la journée au gré des arrivants de baigneurs. La Bestiole est une star ici.

Un cruzeno aimerait même nous l’acheter!

Le soleil est enfin là en fin de journée, et le coucher de soleil dans la lagune est à la hauteur de la beauté des lieux.

10 Septembre: Après un bain dans la brume matinale de 6h du mat, le soleil perce le brouillard et la baignade dans cette eau chaude est quasi insupportable. Alors ce sera journée hamac et porte ouverte pour la visite du camion puisque nous sommes Samedi est que l’endroit est peuplé, alors ça défile à tout va, en attendant le coucher du soleil pour apprécier à nouveau la lagune et les milliers de lucioles qui volent dans le noir.

11 Septembre: Des baigneurs arrivent très tôt, c’est Dimanche et c’est vrai que l’eau chaude n’est bonne que si la température extérieure est plus fraiche. Comme d’habitude, ils viennent nous parler et nous demandent si les tours jumelles se trouvaient en France. On réalise alors que ça fait déjà 10 ans aujourd’hui qu’elles ont été dézinguées. Ils ont dû en parler à la télévision et ce monsieur a dû suivre cela de loin puisqu’il ne savait pas qu’elles étaient aux Etats Unis.

Nous quittons la plus grande baignoire d’eau chaude que nous connaissons et partons pour un autre endroit à deux kilomètres d’ici. Un endroit encore de toute beauté, entre palmiers et ruisseau d’eau transparente et tiède: puente San Andres.

Et comme ils disent ici, si tu t’enfonces dans le trou, tu te retrouves au Japon!

L’eau est à température ambiante, on ne sent rien lorsqu’on entre dedans, sauf lorsqu’on se fait mordre par les poissons. Certains apprécient tout particulièrement les tétons du Thillou qui n’ose plus se mettre à l’eau seins nus!

Alors il préfère faire des choses inhabituelles pour lui: chercher les erreurs dans la photo ci-dessous!

La journée de Dimanche apporte avec elle des bus pleins d’enfants qui viennent de Roboré, et s’en donnent à coeur joie jusqu’à ce qu’on ne voie plus le fond de l’eau tellement ça remue. Lorsqu’ils repartent tous dans l’après-midi, nous n’entendons plus que le chant des oiseaux.

12 Septembre: Je suis sortie cette nuit pour rentrer les hamacs car il commençait à pleuvoir, et suis tombée nez à nez avec des Douroucoulis, ces petits lémuriens qui nous rendaient visite au Brésil. Ils sautaient sur les branches tout près de moi, sûrement par curiosité.

Bien contente de les savoir là aussi! Aujourd’hui nous allons avoir cet endroit pour nous tous seuls, alors nous restons ici et la mamita voisine nous prépare des empanadas au fromage tout chauds qu’elle vend avec sa petite fille.

13 Septembre: Départ pour San José de Chiquitos, mais avant, sur la route, nous allons découvrir le sanctuaire de Chochis, une église perchée dans un décor de montagnes rouges dominées par un monolithe impressionnant.

Mais le plus beau reste l’ouvrage, toutes les nombreuses colonnes sont de bois sculpté et racontent  différentes scènes de la vie dans la jungle, de la vie du Christ, et de la vie du village qui en 1979 a vécu une tragédie, des pluies diluviennes emportèrent le chemin de fer et le train avec ses passagers, des pans de montagne s’effondrèrent et engloutirent une partie du village. Il a eu de nombreux morts et les habitants de Chochis ont cru à un nouveau déluge.

Nous arrivons à San José de Chiquitos pour le repas que nous prenons dans un petit resto populaire où nous remarque Pierre, un Français bourlingueur depuis sa jeunesse entre Brésil, Pérou, Saint Domingue et maintenant Bolivie. Il vient nous parler et passons chez lui pour boire le café, goûter son délicieux fromage fait maison, et surtout le miel de ses petites abeilles dont nous sommes tombés amoureux, les senioritas, Mélipones Trigones, de toutes petites abeilles silencieuses, graciles et sans dard qui déposent leur récoltes de pollen et leur miel dans des petites jarres qu’elles façonnent de cire et de propolis. Pierre récupère le miel avec de petites seringues et récolte un kilo par an par ruche.

Il possède une ferme et nous invite demain matin à aller jeter un oeil.

En attendant, nous nous installons à l’hôtel Villa Chiquitania qui propose aux voyageurs de camper luxueusement sur le terrain avec piscine. Jérôme, le propriétaire, est en France et nous ne pourrons pas le rencontrer. Mais l’accueil est très doux et efficace, nous nous sentons très bien.

San José de Chiquitos est une mission Jésuite. Elle doit son nom aux indiens Chiquitanos qui peuplaient la région avant l’arrivée des colons. L’église est très différentes des autres que nous avons visitées sur la route des missions, elle est l’unique faite de plâtre de boue, de stuc et de pierre. Très belle par sa sobriété et son originalité, elle n’égale toutefois pas les autres question charme. Pas de colonnes de bois sculpté, pas de banc travaillé, pas de fresques très élaborées.

Sa construction a débuté avant 1731, et pour sa valeur historique, elle a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

14 Septembre: Pierre passe nous prendre à 7h30 pour aller voir les vaches. Nous apprenons beaucoup de choses sur l’élevage puis il nous fait faire une rando dans la forêt, un mélange de Chaco et d’Amazonie, un entrelacs de lianes, grands arbres, cactus candélabres géants, petits acacias rabougris et piquants où la pénétration devient de plus en plus difficile, et mon Tarzan regrette de ne pas avoir prit sa machette! Nous faisons une belle ballade de 2h qui, sans les repères de Pierre dans son domaine nous aurait valu un aller direct pour le Paraguay, perdus et déboussolés.

Avec son épouse Pati, une Bolivienne magnifique qui parle un Français impeccable, il tient un restaurant pub «sabor y arte» au village et nous y allons pour bavarder encore, écouter de la bonne musique et goûter ses bonnes pizzas!

15 Septembre: Nous repartons ensemble à la ferme, et y ramassons des haricots noirs qu’il n’a pas eu le temps de récolter.

Un vrai travail de patience, mais je vais pouvoir tester la recette du plat traditionnel Brésilien avec, la Feijoada, un ragoût de porc et de haricots noirs secs.

Après avoir passé du temps à la ferme avec Pierre et ses vaches sous une température de canicule, un bon bain au coucher de soleil à l’hôtel est plus qu’appréciable.

16 Septembre: Nous partons ce matin pleins de bonne volonté pour grimper au mirador à quelques kilomètre de là, mais à peine 500 mètres de fait, notre volonté se plie plus à une promenade en ville pour faire des courses et boire un coup que d’escalader la montagne avec cette chaleur. Demi-tour, tant pis pour la vue, fait trop chaud. Et de nouveau nous passons l’après midi à la pistache avant de rejoindre Pierre à son restaurant.

Nous y faisons la connaissance de Ricardo, le père d’un des enfants violonistes de San José. Il nous propose d’aller les écouter répéter. Du coup, ces enfants qui ont entre 12 et 14 ans et qui jouent du violon depuis huit ans nous font l’immense plaisir de jouer rien que pour nous trois sonates.

Ces enfants sont vraiment doués, et nous sommes heureux de savoir qu’ils vont tous manger au resto de Pierre et Pati, du coup, nous profitons de leur talent encore une fois. Ils vont même jouer un bon anniversaire un un Anglais en vacances qui vient manger ici pour son dernier soir en Bolivie. Ces jeunes gens sont vraiment sympathiques. Merci à à toi Luis et à toute ta troupe.

Décidément, ces missions Jésuites nous ont gâtés et nous nous souviendrons toute notre vie de la générosité des habitants de cette province. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, demain matin, nous levons le camp pour rejoindre Santa Cruz à nouveau.

17 Septembre: Nous quittons San José de Chiquitos de très bonne heure pour affronter les militaires qui nous font remplir des papiers pour pouvoir faire le plein d’essence (une heure de mic mac pour un plein) ainsi que pour affronter les heures de route qui nous attendent mais qui seront écourtées d’une bonne heure puisque nous avons fait la rencontre de Guido, l’ingénieur des ponts et chaussées qui s’occupe de finir la route entre San José et Santa Cruz et qui nous a donné sa carte pour que nous passions sur la piste réservée aux véhicules des travaux plutôt que de nous taper le long détour prévu pour les civils. Encore une preuve de gentillesse touchante.

Cette piste est bien, mais inévitablement, nous y suivons parfois des camions, et pour doubler, c’est toute une histoire!

Nous arrivons à Santa Cruz et retrouvons notre parking de l’autre fois en centre ville sous une tempête de sable. Pour fêter notre arrivée ici, nous allons dévorer les super menus du restaurant Japonais que nous avions découvert avec Maud et Seb.

Nous restons seuls à Santa Cruz jusqu’au Dimanche où nous faisons la rencontre d’Olivier et Sandrine, accompagnés de leur enfants, Laïla, Flore et le petit Titouan. Ils viennent donc s’installer au parking près de nous . Sur ce arrivent Marylène, Adrien et leur pitchouns Paul et Léa. Nous sommes donc à présent toute une tribu de Français au fond du parking, toujours impressionnés de voir que tant de Français voyagent, et souvent en famille nombreuse!

www.caminosdelafamilia.blogspot.com

Olivier a des problèmes de douanes et passe ses journées malheureusement à essayer de débrouiller son affaire. Cela lui gâche son séjour à Santa Cruz, mais nous passons ensemble de bons moments, notamment la matinée au marché avec toute la marmaille ce qui relève d’un défi dans le labyrinthique marché de los pozos. Mais on l’a fait, personne ne s’est perdu!

Si on avait paumé Titouan, on l’aurait sûrement retrouvé chez les mennonites!

Santa Cruz est aussi l’endroit où nous réfléchissons fort au devenir de notre voyage en Amérique du Sud. Le projet était d’à nouveau laisser le camion en Uruguay et de rentrer pour un an en France. Depuis quelques temps, je pense beaucoup à ma soeur qui se démène dans son projet d’ouverture de restaurant et cela nous donne envie de rentrer pour l’aider. D’autre part, Thille n’est plus très chaud pour continuer sur ce continent, lassé de faire tant de kilomètres. La réponse vient alors naturellement, il faut rentrer avec le camion en cargo dès que possible, et nous en réservons un fin Novembre par sécurité avec option d’attraper celui de fin Octobre. Il reste encore de belles choses à voir sur le chemin, et beaucoup de kilomètres à avaler pour y parvenir, il ne faut donc plus trop trainer, cela va nous changer de notre rythme habituel.

Cet après midi la French connexion se sépare, chacun va suivre le cours de ses envies Boliviennes qui sont nombreuses et diversifiées. La Bolivie est un pays vraiment fantastique, difficile et merveilleux, même les moments les plus durs font partie des meilleurs souvenirs. Cela nous fait quand même quelque chose de savoir que nous n’y «habiterons» plus.

Bon vent à nos nouveaux amis.

24 Septembre: Nous prenons la route du Sud, et nous ne sommes pas encore sortis de la ville qu’un policier qui fait la circulation nous arrête. On sent l’embrouille à plein nez.

«vous avez grillé le feu. Vos papiers»

«non, nous n’avons pas grillé le feu. voici tous nos papiers, nous sommes en règle.»

«Si, vous avez grillé le feu , la preuve, le bus à côté de vous s’est arrêté»

«ben voyons, il s’est arrêté pour faire monter des gens, nous sommes passés au vert»

Bref, il nous fait garer plus loin, nous demande de l’accompagner au poste, ce que nous refusons. Evidemment comme il veut nous le faire croire nous sommes en infraction il va falloir donner du fric. Mais nous haussons bien le ton, ça le calme et nous partons au bout de dix minutes à nous faire remarquer par les passants qui s’amusent de la scène et il nous lâche enfin avec ses bonnes paroles de flic consciencieux: «bon, conduisez bien à l’avenir»

Ce n’est que le début d’une épopée, nos derniers 500 km de Bolivie ont été jalonnés de nombreux contrôles, 5 au total, mais vu la scène de ce matin, aucun d’entre eux n’aura droit à sa «colaboracion».

25 Septembre: Le dernier contrôle est celui de la brigade des narcotiques, et là, c’est la fouille totale. Nous sommes presque à Yacuiba, la frontière avec l’Argentine, et c’est une zone sensible question drogue.

Nous arrivons à Yacuiba, et comme pour clore ce chapitre Bolivie en beauté, nous arrivons en plein marché du samedi où les roulottes, stands et parasols ont envahi l’unique rue qui mène à l’immigration et à la douane. Je dois descendre et devancer le camion, demander aux marchands de fermer leurs parasols et de retirer leurs stands, une vraie galère. Jusqu’à ce qu’on tombe sur une voiture sans chauffeur garée en plein milieu et qui bouche tout.

Zut et crotte, il va falloir que je demande de l’aide à la police, et je n’ai vraiment pas envie de leur causer ou de leur demander quoi que ce soit à ceux là... Il n’y a qu’un policier que je dérange pendant son repas... il me dit que la douane est fermée et que personne ne passe la frontière aujourd’hui. Je sais bien que c’est faux, alors j’insiste car je suis sûre qu’il me dit cela pour pouvoir finir son repas tranquille. De toute façon, impossible de faire marche arrière dans ce souk. S’il ne veut pas m’aider, on va faire un bloquéo à la Bolivienne jusqu’à ce qu’il se bouge les miches!

Il finit par trouver le chauffeur de cette voiture et le fait reculer, et après il en profite pour me demander une collaboration... GRRR je lui ferais bien le rugissement de la tigresse en colère mais là, fatiguée, je lui file quelques bolivianos.

Et la douane est ouverte bien sûr... Adios Bolivia, dommage de finir sur une note si désagréable, mais tu resteras dans notre esprit le pays le plus dépaysant, le plus authentique, le plus coloré, c’est ici que nous avons fait le plus de découvertes et où nous avons vu les paysages les plus marquants, entre cette magnifique jungle épaisse grouillante de vie, le salar d’Uyuni éblouissant, fantasmagorique et si silencieux...et ces missions Jésuites dans la région des Indiens Chiquitanos, à la population si accueillante et généreuse pleine de richesses intérieures,


Nous y avons vraiment tout aimé passionnément,  sauf... les flics!