7 Mai: Après avoir hésité une journée, nous décidons finalement d’aller à Valdivia, sur la côte Pacifique, pour essayer de trouver des pneus à un prix raisonnable. Ils sont encore à peu près potables mais ne feront sans doute pas encore 3000 km, surtout si nous roulons sur du ripio à nouveau. Les pneus étants moins chers au Chili qu’en Argentine, ça vaut peut-être le coup de faire la dépense maintenant.
Valdivia est une citée universitaire entourée de 3 rivières, rien que ça: le Calle Calle, le Cau Cau et le Cruces. Elle est donc très humide de part ses marécages l’environnant et de part sa situation géographique près du Pacifique, où il pleut très souvent. D’ailleurs, nous y faisons halte sous la pluie.
Notre première intention est de nous fournir en poissons et fruits de mer que nous ne serons pas près de pouvoir manger plus tard au cours de notre voyage.
Le marché fluvial est très animé, mais moins grand que nous le pensions. Ceci dit, nous trouvons tout ce que nous voulons et même plus, un peu comme sur les marchés de Chiloé.
Nous y trouvons à nouveau cet ail spécial énorme et doux dont nous faisons un stock, ainsi que les moules géantes et autres fruits de mer bizarroïdes dont les noms nous échappent.
Autre surprise, les cèpes sont gigantesques, du jamais vu pour nous, peut-être une nouvelle espèce Japonaise Fukushinienne!
Thille aura droit à son traditionnel céviche d’oursin, il en faut peu pour s’en remplir la panse!
Côté coulisses, les otaries à crinière font la quête et happent au vol les restes de poissons que leur lancent les pêcheurs du marché. Les oiseaux de mer ne sont pas en reste et cela nous fait penser au marché aux poissons d’Antofagasta plus au Nord, mais où les otaries étaient plus accessibles aux badauds et aux appareils photos.
La pluie nous décourageant pour la recherche de pneus dans la banlieue, nous partons nous trouver un coin pour passer la nuit au bord du Pacifique. Nous allons nous faire bercer par les vagues en regardant un ou deux Columbo pour passer le temps en attendant que celui-ci s’améliore pour que nous puissions sécher le nez dehors. Petite station balnéaire de Valdivia, Los Molinos nous offre un parking paisible pour la nuit où les panneaux indiquent les chemins à prendre pour se protéger des tsunamis.
La pluie s’arrête, et comme nous sommes samedi soir, la nuit est quelque peu entrecoupée par des réveils en sursauts provoqués par des jeunes faisant la fête à la bière, sûrement très excités que ce soit la fête des mères demain! hum hum...
8 Mai: Bonne fête maman!!! je suis loin, mais le coeur y est!
On ne pouvait pas l’oublier ici, tout est prévu pour qu’on n’oublie pas cette date qui est visiblement très importante pour les Chiliens, en première page du journal et à tous les coins de rue des panneaux nous la rappellent. Il y avait même hier des jeunes gens au milieu de l’autoroute qui vendaient des fleurs, les voitures s’arrêtaient carrément sur la voie de gauche pour acheter les bouquets. Incroyable mais vrai! En Bolivie cela ne nous aurait pas étonné, mais au Chili, quand même un peu.
Le soleil est bien présent, encore une chance car nous sommes à Niebla, juste à côté de Los Molinos, toujours surplombant le Pacifique et nous nous garons à côté du fortin Espagnol datant du XVII ème siècle.
Nous sympathisons avec les gardiens qui nous offrent l’accès à l’eau et nous proposent de rester là à l’abri du vent pour la nuit. En plus il y a le wifi gratuit!
Ils sont très aimables et s’intéressent beaucoup à notre véhicule, comme tous les visiteurs du fort qui n’arrêtent pas de faire le tour de la camionnette toute la journée, un peu comme le font les Argentins: esspectacularrrrr!!!!!
Le Dimanche c’est visite gratuite du fort et le bleu du ciel s’y prête.
Plusieurs forts étaient érigés de part et d’autre de l’estuaire afin de permettre aux Espagnols de se protéger des éventuels envahisseurs. Celui de Niebla date de 1645. Dans cet immense canal débouchant sur Valdivia, aucun galion ni frégate ennemis ne pouvaient passer inaperçus et se faisaient canarder aussitôt.
9 Mai: Après une nuit tranquille grâce à nos copains gardiens, nous nous réveillons sous un brouillard total. Nous devons entamer nos recherches de pneus. Nous faisons tous les vendeurs de Valdivia et n’en trouvons aucun pouvant nous fournir avec la taille que nous recherchons.
Etant donné le froid de canard et le brouillard épais, nous décidons de retourner sur Villarrica au plus vite, et effectivement, à 125 km de là, la température est bien plus supportable et le soleil est là.
Mais pas pour très longtemps. Nous avons épuisé le quota soleil et avons peur que l’Automne soit bien plus présent dorénavant, enfin, c’est ce que nous pensons.
10 Mai: Donc aujourd’hui c’est enfermés dans le camion que nous pensons à notre route de demain, retour sur l’Argentine où nous espérons trouver un temps plus sec car aujourd’hui c’est le déluge.